Le Crédo du Chiffre
Le Deal du moment :
Funko POP! Jumbo One Piece Kaido Dragon Form : ...
Voir le deal

Le Crédo du Chiffre
Creed

Membre CP

Creed

Dorikis : 2260

Messages : 24
Date d'inscription : 06/09/2020

Le Crédo du Chiffre  Empty
Le Crédo du Chiffre — Dim 6 Sep 2020 - 11:08


I. LE PERSONNAGE.


• NOM : Creed
• PRÉNOM : Nathanaël
• GENRE : mâle
• ÂGE : la trentaine bien tassée
• RACE : humain
• METIER : crédiste
• FRUIT DU DEMON : fruit des âmes
• CAMP : Le Chiffre
• AUTRE CAPACITE : rokushiki
• AVATAR : Corvo - Dishonored


II. LES DESCRIPTIONS.


MORALE
La morale n’est qu’une histoire de bacchanale.

C’est peut-être ce qu’on aurait dû lui dire, à lui qui n’a plus qu’un code pour nom, ainsi l’exige son emploi. Il en avait peut-être un, ceci dit, mais il s’est longtemps perdu dans son passé pour n’être plus qu’un sombre souvenir. Sombre, voilà ce qui caractérise Credo, toujours sombre et sinistre. Ce n’est pas un effet voulu, mais c’est la seule corde commune à toutes ses errances. Il est plutôt taiseux mais sait emprunter chacun des rôles qui lui sont attribués : ainsi vont les choses au sein du Chiffre.

Il est rare qu’il se pose des questions, il est rare qu’il se remette en question durant ses missions. Il obéit, se comporte comme on lui demande de se comporter. Et ne recule devant rien pour accomplir ses offices. La mort est toujours quelque chose qui le répugne, un triste souvenir qui a cautérisé son âme. Les cris des portes infernales qui résonnèrent autrefois à ses oreilles. Il maudit son pouvoir, tout comme il en use le moins possible face aux autres : une honte à peine voilée. Quelque chose qu’il considère comme sale, impur. Mais renier cette partie de lui reviendrait à nier ce qu’il est : un être sinistre.

Ainsi, Credo n’estime pas avoir droit à beaucoup de choses dans sa vie, les rares instants de bonheur sont souvent balayés par les missions qui s’enchaînent. Il doit se fondre dans la masse des pires ordures, infiltrer la demeure d’un notable tortionnaire. En quoi cette vie serait-elle marquée par la joie, la félicité ? Ainsi paye-t-il sa dette au monde, paye-t-il les conséquences de ses actes. Le bien et le mal se disputent sauvagement son âme, alors s’abreuve-t-il de celles des autres pour comprendre sa place au sein de ce grand schéma. Peut être un jour parviendra-t-il à comprendre où il est, où il doit aller. Mais aujourd’hui, il exécute. Il y a une certaine sécurité à ne faire qu’obéir, à taire sa conscience et à fuir ses terreurs nocturnes. Car alors, il peut hurler : ce n’est pas ma faute, je ne faisais qu’obéir.

Difficile de cerner la psyché de cet individu, vous l’aurez compris. Il semble se prêter à un certain code de l’honneur, qui peut souvent paraître tordu à sa convenance. Mais la parole donnée, le serment d’obéissance, voilà des choses qu’il peut comprendre. Causer le mal pour un plus grand bien, voilà une cause qu’il peut suivre. Ainsi exécute-t-il son office, dans les ombres et la plus grande discrétion. Protéger, sauver. C’est peut-être ce qui le motive, in fine. Nul ne le sait, même lui. Tout n’a toujours été qu’un enchaînement de conséquences, et son métier est la seule chose qu’il sait faire … et maîtriser dans sa vie.

Alors il se bat, il fait face et se prête au jeu gouvernemental. Chien fidèle, qui n’a jamais connu que la main d’un seul maître. Qui revient toujours à sa niche, et se complaît dans cette seule illusion qu’il a de contrôle. Faire ce qu’il sait faire, taire ses doutes et avancer. Se perfectionner, toujours davantage. Se mettre en danger, frémir à l’aune de sa propre mort. Et peut-être un jour, avoir ce qu’il mérite. Ce qu’il mérite pour eux, pour lui. Pour son âme viciée et torture, gorgée des péchés de tous ceux dont il s’est nourri. Mais au fond demeure une lueur d’espoir, une tâche immaculée qui marqua le début de sa descente aux enfers.



PHYSIQUE
L’apparence change à chaque danse.

Le teint cireux, des cernes trahissant des nuits sans sommeil. Une barbe parsemée de sel et des traits tirés par les épreuves d’une vie consommée par les extrémités de la chandelle. Il ne prend pas soin de lui, de ce qu’il est. Certes, il affûte son corps et le respecte comme on le ferait d’un outil de travail. Mais Credo n’est pas du genre à s’épargne la souffrance pour en finir avec son travail. Des cicatrices nombreuses courent sur ses bras, ses mains, son torse et ses jambes. Peu sur le visage, car il s’agit là de son outil de travail. Car oui, c’est ainsi que le connaissent ses supérieurs et ses quelques rares collègues. Mais sa mission implique bien souvent de s’adapter et d’évoluer. N’en déplaisent à ses cheveux aussi noirs que ceux d’un corbeau, aux reflets bleutés. Rares sont les hommes à avoir les crins aussi sombres. Quant à ses yeux, d’un bleu si profond qu’ils en paraissent noirs, ils ouvrent une fenêtre sur une âme trop sombre au goût de bien des êtres.

Alors maîtrise-t-il l’art de la tromperie, du sourire et de l’œil placide. D’un catogan ou de la canne d’un boiteux. Il sait modifier les traits de son visage, simuler la joie ou le jeu. Il sait mentir, voler. D’un docker ou d’un noble, il peut imiter les traits et se glisser dans leur peau. De vêtements puants à la houppelande parfumée d’un damoiseau. Mais ceux qui le connaissent le côtoient, savent que s’il en revêt les atours, il n’y a qu’une tenue qu’il affectionne. Qu’un port qu’il revêt et imite dans chacun de ses déguisements. Un rôle qui lui sied à merveille. Celui d’un homme du Gouvernement, certes, mais à la tête d’un navire. De son manteau en cuir imperméabilisé à la graisse de baleine. Craquelé et rigidifié par le sel d’un millier de voyages en mer. Les bords élimés de son manteau de capitaine, hérité de sa jeunesse, sont quelque peu blanchis mais on devine encore les coutures jaunes d’or, passées avec le temps.

Il arbore en-dessous des vêtements simples et rêches. Un gilet à boutons marins, dont certains peuvent manquer et qu’ils tardent souvent à remplacer. Par-dessous, une vareuse grise, reliée par quelques fils de chanvre. Il a l’air d’un marin en perdition ou ayant éclusé bien trop de fond de taverne avec ses cheveux mi-longs et sa barbe mal taillée. Ainsi le voit-on souvent, alors aurait-on du mal à imaginer ses autres rôles ? Assurément. Il a l’air de ce qu’il n’est pas : un homme franc, brutal et grossier. L’a-t-on déjà nommé Capitaine Creed ? Il ne s’en souvient pas, cela a déjà dû arriver quelques fois …

Et que serait un marin sans son éternel mousquet, pendu à son côté gauche, et son sabre usé à son côté droit ? Pendus à leurs gaines, accrochées à une ceinture noire craquelée. Son pantalon en toile de jute s’enfonce dans des bottes en cuir de baleine, noircies au charbon et à la poix. Elles paraissent usées et passées, elles-aussi, mais à ne pas s’y tromper : seules les affres du rokushiki peuvent ainsi user des bottes.

Comme peuvent en témoigner ses mains pleines de cals et aux doigts trop épais pour n’avoir connu que la corde et les bouts. Des doigts tordus et parfois douloureux, notamment la marque qui sein sa paume gauche, encore douloureuse à ce jour. Une poigne capable de broyer une choppe dans un rare accès de colère. Des mains teintées d’une vie violente, vassales d’un homme brutal. On ne s’y trompe pas : Credo n’est pas un homme facile. Et il aime que les gens le voient ainsi. Il ne tient pas à leur compagnie, il ne tient pas à leur amitié. Il ne tient pas à leur raconter son histoire.


III. L'HISTOIRE.


L’histoire n’est qu’une succession de déboires.


Ce n’est pas une histoire qui commence avec un début, ou qui termine avec une fin. C’est une succession, un enchaînement imparfait de souvenirs et de vies gâchées. Ainsi vont les choses au sein du Gouvernement mondial, où les opportunités s’effacent face aux opportunistes. Ce récit n’y échappe pas : il n’était qu’une opportunité mais eux, eux ils étaient opportunistes. Des plus grands incendies naissent le charbon le plus pur. D’une noirceur terrible, pour un destin tout aussi tragique. Un outil formidable, comme il y en avait tant d’autres enfouis dans les cendres de ce nouveau monde. Dressé dans les flammes de la piraterie, détruis par la criminalité et l’insécurité. Ainsi début ce récit, dans la mort et le sang. Comme tant d’autres, passés ou à venir.

Des souvenirs enfouis, dans une vie éteinte. Des odeurs, quelques-unes, mais surtout celle du feu et de la mort. Des sons qui résonnent dans les cauchemars et qui se mélangent aux râles de ses dernières victimes. Il est difficile de retracer sa vie, avant l’école et l’endoctrinement. Seule la tristesse et la peur rôdent dans sa mémoire. Alors est-il préférable de les reléguer au fond de la mémoire, de les sceller dans son âme ? Beaucoup appelleraient ça une erreur, mais lui, lui il appellerait ça son travail. Les émotions ne doivent pas interférer avec son jugement, ne doivent pas entraver ses missions. Voilà ce qu’on lui avait appris au sein de la première division du Chiffre. Obéir et sévir. Rien de plus, rien de moins. Un élève taciturne, voilà ce qu’il avait été. Beaucoup l’étaient, car les orphelins n’avaient jamais une raison joyeuse de l’être. Ils étaient brisés avant l’heure, et le Gouvernement les avaient recueillis pour les forger dans un nouveau moule. Sécurité et brutalité. Ils avaient appris qu’il pouvait y avoir de l’honneur dans la vengeance, et que l’honneur c’était au service du Gouvernement : de parfaits chiens pour un maître bien cruel. Mais cela, ils ne le comprirent jamais vraiment. Car ils étaient honorés de servir un si grand but, et que valait leur vie, face à un tel don ? Ils auraient dû mourir, certains n’avaient d’ailleurs pas survécu face à leur vie de recrues. Mais on leur avait offert une seconde chance. Alors, ce sursis, ils le passeraient à aider leur sauveur à accomplir son plus grand dessein : protéger et purger le monde entier.

Après étaient venus les recrutements, les divers Pols qui avaient choisi de tester les éléments prometteurs naissants. Des gamins conditionnés à la perfection, à l’âme trempée dans le granit. Il ne se souvient même pas de sa première mission, de la première mort qu’il avait causée au sein du Chiffre. Tant d’autres ont balayé ce souvenir vieux de plusieurs décades. Comme quelque chose de désincarné, qu’un autre que lui aurait accompli. Pas de sons, pas de cris. Était-ce un innocent ? Quelle importance, il avait ce qui était juste, ce qu’on lui avait demandé. Obéir. Il devait obéir. Et cela, il savait le faire. Quand au cri, à la souffrance de ce râle d’agonie, il n’avait que rejoindre la myriade de ses cauchemars. Enfoui, caché dans son âme aux accents de charbon.

Les missions s’étaient enchaînées, dans une régularité dissolue par la violence et la souffrance. Dans cette ère où ils ne pouvaient espérer vivre vieux, ceux qui avaient partagé son calvaire, son apprentissage, avaient commencé à mourir. Les honneurs avaient été distribué : il était venu, pour les pleurer, avant de se rendre compte qu’il n’éprouvait rien envers eux, ni devoir ni compassion. Il n’était là que pour obéir. Alors il ne revint plus, et ne devint plus qu’un ombre avec pour seule vocation celle de servir, d’être utile à son sauveur. De devenir les yeux et les oreilles du Gouvernement. Afin de protéger, afin d’aider : il ne reculerait devant rien.

Beaucoup d’orphelins sont nés des grandes guerres, des conséquences de Wano. Des morts nombreuses et horribles qui en ont découlées. Quelques âmes sensibles épargnèrent les enfants, les frères et les sœurs. Les fruits plurent par milliers, les pouvoirs furent redistribués mais l’odeur des cendres plana sur le monde pendant des mois entiers. Or, si le monde avait été mis sans dessus-dessous, certains sillons restèrent visibles dans ces mêmes cendres. Des rumeurs, des histoires. Des rapts de survivants, des potentiels en devenir. Ce fut certainement ainsi qu’elle remonta la piste, qu’elle en apprit autant. Jusqu’à en croire qu’elle aurait, elle aussi, dû être enrôlée. Contrôlée, adaptée. Mais les différents camps se disputaient ce potentiel, ces rancoeurs. Et le traumatisme ne lui avait pas ravi ses souvenirs : elle se souvenait parfaitement de qui avait causé la fin de leur monde. Et c’était ceux qui l’avaient enlevé, lui. Son frère.

Alors au bout d’une dizaine d’année, elle le trouva enfin. Au détour d’une rue, dans une course effrénée pour retrouver les disparus, les enfants enlevés par le Cipher Pol. Elle s’était engouffrée dans les rangs des revendicateurs, de ceux qui s’étaient élevés contre cette ignominie dont il ignorait tout. Elle le reconnu, sous son air juvénile et adolescent. Il exsudait de lui une brutalité, une force qu’elle n’avait jamais connues, mais ses yeux las et tristes étaient les siens, et ceux de son père. Un lien inique les reliait. Elle et son jumeau. Elle le suivit, discuta avec lui sans qu’il ne perçoive le lien qu’ils partageaient. Ils burent comme de vieux amis, jusqu’à ce qu’il disparaisse. On l’appelait Creed à cette époque, et elle savait que ce n’était pas son vrai nom. Elle retrouva sa piste des mois plus tard, et jamais elle n’osa lui révéler la vérité. Elle l’observa, le contempla dans les ombres. Jamais il n’eut idée que l’exact miroir de son âme était là. De nouveau, il disparut, mais encore des années passèrent avant leur nouvelle rencontre.

Ses missions étaient exemplaires, son obéissance digne de louanges. Trahir et comploter n’étaient pas un problème pour lui, sauf lorsqu’il s’agissait de son code et du Gouvernement mondial. Il s’épanouissait dans ses missions, enfermant en son sein ses doutes et ses peurs. Il n’était qu’un outil, et il devait tout à ses maîtres. Il enferma ses peurs sous des litres de sang et de mensonge. Il se salit les mains pour convaincre ses cibles, il se noircit l’âme jusqu’à ce qu’on le reconnaisse enfin comme ce qu’il était : un agent digne de servir le Cipher Pol. Alors il fut remercié en conséquence. Il n’y avait que peu de façons de rendre une créature telle que lui encore plus utile pour ses maîtres. Il fut convoqué, décoré pour une énième mission réussie. On lui offrit un plateau et un outil plus terrible encore. Quelque chose réservé aux plus prometteuses des recrues, celles sur lesquelles on misait de grands espoirs. En apparence, rien ne changea. En substance, en revanche …

Il était rare que les agents vieillissent et disparaissent de leur belle mort. Il ne savait pas s’il restait encore des membres de son unité, de son conditionnement lors de ses jeunes années. Et il n’y prêtait aucune importance. A chaque usage de son talent, il goûtait la souffrance et la douleur de ses pairs. A chaque âme qu’il frôlait de son pouvoir maudit, il emmagasinait leurs peurs. Son esprit était devenu lisse, plat. Aussi dur et solide que le diamant, mais d’une noirceur incomparable. Son pouvoir était le plus maudit de tous, et en son fort intérieur il savait qu’il n’était qu’un être horrible, se nourrissant de la mort des autres. Un vampire qui canalisait la haine de sa propre personne envers les ennemis de son maître. Il devint plus brutal, plus audacieux, il prit plaisir à flirter avec le danger et jouer avec sa vie comme il avait pu jouer avec celle des autres. Ce fut alors qu’elle le trouva de nouveau, et qu’elle osa enfin se présenter à lui. Mais si rien n’avait changé en apparence …

Le combat qu’elle menait était celui de la Justice, de l’Equité. Elle s’appelait Mathilda, comme sa mère. Aussi blonde que l’aurore, elle ne partageait avec lui que ses yeux sombres. Elle avait des lèvres faites pour sourire, et une peau d’ange. Tous l’aimaient, et elle était l’image même de la bonté, de l’abnégation. Mathilda avait fait sa vie chez un couple qui l’avait recueillie, gravement blessée lors de l’incendie et la destruction du village de son enfance. Le couple l’avait aimée et éduquée dans les plus grandes heures révolutionnaires. Elle ne garda qu’une cicatrice dans sa paume droite. Une broche de ceinture calcinée avait marqué sa main, et celle de son frère. Elle ne savait pas se battre, elle ne sut qu’aimer en retour de ce qu’on lui avait appris. Alors elle devint guérisseuse, âme splendide et éclatante qui avait préféré la bonté à la colère, qui avait préféré l’amour à la haine. Et il y avait dans cet amour une blessure béante, qui la rendait encore plus touchante. Mathilda avait perdu son frère jumeau, l’autre moitié de son âme. Celle empreinte de noirceur, de colère et de rancœur, bien qu’elle ne le sache pas. Il lui manquait cruellement, et sa nature douce et naïve idéalisait cet être si cher à son cœur. On n’avait trouvé que des traces dans la suie, elle savait qu’il était vivant. Alors les révolutionnaires aidèrent cette jeune fille si douce et fragile, connue et reconnue pour ses talents. Ils l’aidèrent à le retrouver. Il fallut des années, et plus encore pour qu’elle se décide à lui faire face, à se dévoiler à lui. Car la première fois, ce fut à peine s’il la reconnut.

Ils étaient encore jeunes, lorsqu’elle lui fit face. Lorsqu’elle se dressa en face de lui dans une ruelle. Il portait un manteau de capitaine noire flambant neuf, au cuir parfaitement lustré. Ses bottes neuves claquaient sur les pavés, faisant écho à un sabre étincelant. Ses cheveux de jais étaient attachés en un catogan serré, révélant un visage vigoureux et assuré. Il paraissait puissant, il émanait de lui une aura de violence qui la laissa muette. Plus petite que lui, elle faisait pâle figure avec sa peau de porcelaine, encadrée par de longs cheveux blonds. Elle portait une tunique claire, sans armes. Pour la première fois, il parut témoigner une émotion à son encontre, car il s’arrêta et les deux individus se détaillèrent du regard.

« Nathanaël ? » murmura-t-elle.

Il sembla disparaître de devant elle et réapparut une fraction de seconde avant de lui attraper la gorge. Il la souleva à sa hauteur, tandis qu’elle hoquetait pour reprendre son souffle. Elle attrapa les mains de son frère mais il resserra sa prise.

« Pourriture révolutionnaire … » grogna-t-il entre ses dents.

La température de la ruelle chuta en quelques secondes et des filaments noirs exsudèrent de ses doigts. Mathilda chercha son souffle tandis que ses yeux se voilaient peu à peu. Son corps sans vie glissa à terre avec un bruit sec. Il resta interdit quelques secondes, avant de chanceler et de porter une main à son cœur. Il recula d’un pas et contempla ce corps. Parmi toutes les âmes qu’il avait absorbées, jamais il n’avait ressenti cela. La haine, la rancœur. La colère. Et même la peur. Mais jamais … l’amour. Eclatant, étincelant. D’une force inouïe qui éclipsa toutes ses errances pendant un instant. Un cap immaculé au sein de l’océan de noirceur qu’était son esprit. Un instant, un souvenir tenta de se frayer un chemin dans sa mémoire. Il s’agit à la surface, affleura ses pensées les plus intimes pour lui livrer un seul mot.

« Mathilda ? » murmura-t-il.

Chaleur, bonheur. Un sentiment de félicité et de sécurité chatoya dans son corps meurtri. Mais on ne brisait pas ainsi une vie de soumission, et il fit ce qu’il avait toujours fait jusqu’à ce jour : il enferma ce sentiment inquiétant, inédit, dans les méandres de son esprit. Une étrange sensation que celle d’être entier, pour la première fois de sa vie. Il claquemura la lumière au sein des ténèbres, pour ne plus jamais avoir à la contempler, à affronter ses actes. Pour la première fois, il tourna les talons et s’enfuit. Jamais il n’avait fui une mission, jamais il n’avait échoué. Mais il y avait un début à tout.

Ce fut la première nuit du reste de sa vie. Et plus rien ne serait jamais comme avant. Maître de la fuite en avant, il se rua dans les missions les plus désespérées. Avec cette étrange rencontre, il avait acquis quelque chose qu’il s’était toujours vanté de ne jamais posséder. Et depuis ce jour funeste, il fuyait sa conscience, craignant qu’elle ne finisse par s’éveiller. Car si en apparence, rien n’avait changé, en substance … les choses n’étaient plus les mêmes. Il commença à user de son don avec parcimonie. Il commença à devenir plus subtil avec l’âge, à mesure que la haine de sa propre personne ne cessait de croître à la lumière étincelante de l’âme qu’il avait alors dévorée. Car jamais il ne chercha à comprendre pourquoi cette mort là l’avait tant affecté. Chercher à le savoir le conduirait dans des abîmes de douleur, tels qu’il n’en avait jamais connus. Et cela le terrifiait.


IV. DERRIÈRE L'ECRAN.

TON PSEUDO ? Ordec
QUEL ÂGE ? 30
COMMENT TU ES VENU ICI ? à pieds
TES IMPRESSIONS ? en couleur


FICHE PAR FALLEN SWALLOW

Creed

Membre CP

Creed

Dorikis : 2260

Messages : 24
Date d'inscription : 06/09/2020

Le Crédo du Chiffre  Empty
Re: Le Crédo du Chiffre — Dim 6 Sep 2020 - 11:10
Salutations,

En espérant tirer quelque chose qui convienne au style du personnage, je demande un tirage de FDD, merci d'avance !



Un truc discret et efficace serait le mieux
Yubel

Civil(e)

Yubel

Métier : Ecrivain

Dorikis : 1900

Messages : 53
Date d'inscription : 20/08/2020

Le Crédo du Chiffre  Empty
Re: Le Crédo du Chiffre — Dim 6 Sep 2020 - 12:04
Décision Final : Fruit des Ames.

Vu en privée, il a été décidé d'en faire un fruit rang S. Il te faudra donc une présentation d'une qualité suffisante pour prétendre au fruit.

Bon courage à toi !
Bobby

Membre CP

Bobby

Dorikis : 2000

Messages : 35
Date d'inscription : 30/07/2020

Le Crédo du Chiffre  Empty
Re: Le Crédo du Chiffre — Dim 6 Sep 2020 - 23:23
Et me voilà enfin !

La dernière présentation de la soirée pour moi et non des moindres...

Ta plume est belle, claire, limpide et troublante. Tu nous offres un personnage à priori terne, dans un monde obscur, dur, brutal. C'est gris. C'est triste. C'est froid. C'est sombre. Mais ça prend aux tripes, ça grise, ça donne envie de dévorer d'une traite et c'est ce que j'ai finalement fait...

Pas de fautes. Un personnage hyper bien ficelé qui tient totalement la route, surtout pour CP. Une chute à laquelle on ne s'attend pas forcément... Bref, tu as géré comme un maitre, quoi.

Chapeau l'artiste, comme on dit !

Tu es validé à 2000 dorikis en tant que Cipher Pol au grade de Membre CP.

Tu obtiens bien évidemment le fruit des âmes et tu peux demander dans ce topic une arme ou un objet en granit marin, ton bonus de préouverture. Compte tenu du niveau de ton fruit et pour une question de cumul, tu n'auras malheureusement pas accès le rokushiki pour le moment.

Tu peux intégrer n'importe quel groupe/section du Cipher Pol : Du 1 au 9. Il faudra juste le préciser dans ta FT et/ou ton carnet de bord.

Je te mets ta couleur et ton grade sous peu !

Bon jeu sur WOP !
Contenu sponsorisé





Le Crédo du Chiffre  Empty
Re: Le Crédo du Chiffre —
Le Crédo du Chiffre
Revenir en haut
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
 :: Hors Rôle Play :: Présentations :: Présentations Validées-
Sauter vers: