Le borgne, l'ancien et l'aria d'une triste nuit
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Le borgne, l'ancien et l'aria d'une triste nuit
Tokoyami Ojin

Chasseur Acharné

Tokoyami Ojin

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Le borgne, l'ancien et l'aria d'une triste nuit — Mer 9 Sep 2020 - 2:03
Ah, Ilusia. Un royaume marqué par la complémentarité de deux univers, l’urbanisme et la nature sauvage. Scindée en deux, cette île l’avait toujours intéressé et nombre de ses haltes se faisaient ici. Qu’il soit d’humeur à socialiser ou à explorer les merveilles de la nature et son volcan, Ojin y trouvait toujours son compte. Cette fois-ci était simplement marquée par une halte nécessaire, le chasseur de primes désirant passer la nuit ailleurs que sur le bateau de transport sur lequel il avait fait le trajet. Celui-ci passant par Ilusia, le jeune homme avait alors décidé de descendre pour y passer la nuit et potentiellement se requinquer en buvant un verre dans la première taverne venue.

“ Hmm… “

S’étirant, le chasseur de primes au kimono laissa l’air marin caresser doucement son visage éphèbe alors que la nuit venait à tomber et les lumières de la ville à s’allumer. L’ambiance était toujours meilleure lorsque le soleil disparaissait derrière la courbe de l’horizon, laissant alors place aux repas festifs et autres soirées bien arrosées. Tokoyami n’était pas le dernier à se laisser prendre au jeu.

Ainsi, déambulant dans les rues alors qu’il allumait sa longue pipe de bois, le borgne à l’oeil bandé passa devant plusieurs tavernes à l’ambiance morne avant de finalement tomber sur une enseigne digne d’intérêt. “Auberge du candelâtre”. Au vu de la lumière s’en dégageant et du léger brouhaha, le chasseur en déduisit que l’ambiance devrait être un minimum digne d’intérêt, si bien qu’il décida de s’y aventurer.

“ … “

L’intérieur se dévoila dans un style tout à fait rustique, le bois semblait être l’élément prédominant dans la structure du bar. Plusieurs tables circulaires entourées de tabourets en rotin, un bar visiblement fait main ou s’agitaient plusieurs serveuses en tenues relativement coquettes, loin de la vulgarité dans laquelle tombaient certains établissements mais toutefois bien marquées par un style très féminin. En effet, la plupart portaient de belles robes aux couleurs chaudes rappelant les accoutrements d’été.

“ Monsieur, puis-je vous servir ? “

Demanda l’une d’elles en s’approchant, un plateau en mains.

“ Du vin déesse s’il vous plaît. “

Dit-il en allant s’installer près d’un piano libre. Au fil de ses voyages, Tokoyami avait appris à occuper ses mains autrement qu’en maniant le katana. Et si sa perte rapide d’intérêt pour la plupart des choses l’entourant pouvait s’avérer handicapant dans l’apprentissage de toute chose demandant un minimum d’investissement, le borgne s’était avéré être un véritable virtuose, apprenant très vite à manier les notes.

Une fois installé devant l’instrument, un piano à cordes ayant subi les affres du temps et certainement l’ivresse de quelques clients, le jeune homme déposa son katana contre celui-ci avant de pianoter légèrement les touches afin d’en vérifier les accords. A priori, rien à déclarer. Alors, bercé par son envie du moment, Ojin s’élança dans une mélodie improvisée.



Et alors qu’il jouait, et que la serveuse vint lui remettre sa commande, l’agitation autour s’accentua. Trop concentré dans sa besogne, le jeune homme ne remarqua même pas les chaises voler, le sang couler et le verre se briser. Une véritable bagarre générale s’était déclarée derrière lui alors même que la mélodie qu’il jouait évoquait douceur et quiétude.
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Re: Le borgne, l'ancien et l'aria d'une triste nuit — Mer 9 Sep 2020 - 15:31
La chaleur, la moiteur de l’air. Tout dans cette île encourageait les maladies à se répandre et à mettre fin à cette parodie de civilisation. Enfin, il pensait surtout cela parce qu’il était énervé. L’agent n’avait que rarement besoin de justifier ses déplacements lors de ses missions, et s’il agissait sous couvert d’identités diverses, il bénéficiait de quelques passe-droits officiels. Seulement, ici, rien n’avait cours. Il s’était fait interpeller lors de son débarquement, fouiller, convoquer. Il avait appliqué la règle pour tout agent qui se respecte : si tu te fais choper, tout le monde niera t’avoir employé. Alors il s’était plié à une série infinie de vérifications avant d’être relâché dans un flou artistique total. Dire que cet endroit était affilié au Gouvernement … la famille royale menait un peu trop sa barque à son goût.

Quoi qu’il en fût, Creed avait besoin d’informations avant son prochain départ pour North Blue. L’architecture particulière de la cité ne l’aidait pas à trouver ce qu’il cherchait, à savoir une source d’informations qui traitait tant avec la pègre qu’avec les criminels un peu plus idéalistes, afin de cibler une potentielle prison. Il s’était attendu à trouver facilement sa route, mais avait sous-estimé le melting-pot social de la cité. Trouver un receleur d’informations serait plus compliqué que prévu. Le crépuscule s’annonçait lorsqu’il sortit du bureau des autorités. A moins de passer la nuit dehors, il ne trouverait pas grand-chose. Que faire quand le courage de mener une recherche ardue s’amenuisait ? La taverne. Une soirée de répit, après un voyage mouvementé et des bureaucrates imbéciles. Dieux qu’il haïssait la bureaucratie. Quand il imaginait ce qui l’attendrait à son retour de mission … horreur.

Il s’arrêta devant un bouge à peu près en état, bien qu’un boucher eusse pu choisir pareille enseigne. Des vitres étroites témoignant d’une ambiance tamisée et chaleureuse. Un filet musical s’en échappait, plutôt fluet mais assuré. Pas un de ces chants criards qui ornaient toutes les tavernes à des lieues à la ronde. Il n’appréciait pas la musique de son temps. Alors autant donner sa chance à cet établissement.

Creed poussa la porte et fut envahi par un mélange de parfums aux accents de tabac et de sévère alcoolémie. Une légère fragrance de viande cuite sortait du fond de la pièce. Les serveuses jouaient des hanches pour éviter les habituels lourdauds, avec une grande habileté il fallait le dire. Au fond, un comptoir en chêne massif faisait office de séparation entre le tenancier et les clients. Le bois des meubles était usé par de nombreuses chopes et parties de cartes. Il se dégageait une atmosphère plutôt paisible de cet endroit, et l’agent décida qu’il l’appréciait. Le pianiste atypique sirotait un verre de vin, une arme posée à côté de lui. Rien d’inquiétant à première vue. Il inspira donc une grande goulée avant d’aviser une table un peu à l’ombre, dans un coin, où il pourrait passer une partie de la soirée. Un alcool fort, un peu de ce qui semblait cuire dans la cuisine.

Avant qu’il ne puisse se décider, quelqu’un le bouscula dans le dos. Creed fit un pas malgré lui, bouscula une table et renversa quelques consommations. Il se rattrapa en posant la main sur une table, fit tomber le paquet de cartes.

- Tu pourras au moins t’excuser ! lui fit une voix derrière lui.

Désireux de passer une soirée paisible, l’agent soupira et arbora son plus beau sourire avant de se retourner. Les gars attablés grognèrent en épongeant leurs vêtements. Des murmures de colères et d’insultes leur échappèrent lorsqu’ils réalisèrent que le tout s’était étendu à leur partie de cartes.

- Désolé, mon ami. Mais je crois que c’est plutôt vous qui m’êtes rentré dedans … tenta-t-il d’amadouer.

- Fallait pas t’arrêter, hé ! Connard arrogant …

Creed serra les dents. D’autres individus se rangèrent derrière le premier malpoli. Voilà qui n’allait pas rendre la discussion plus sensée.

- Putain, mes cartes ! Mais merde, faites attention quoi ! Ah, j’ai d’la bière jusque dans le fondement ! s’exclama un des clients à la table, tout en se levant et agitant ses cartes mouillées sous le nez de Creed.

- Réglez ça avec eux, qu’ils apprennent à regarder devant eux. trancha l’agent.

Il agita une main agacée puis tenta de s’en aller. Une main attrapa son épaule. Le cipher leva les yeux au ciel. Pas encore …

- Me tourne pas le dos, enfoiré ! hurla celui qui l’avait bousculé en premier.

Du coin de l’œil, il le vit armer son poing. D’un geste des hanches, Creed se dégagea et le coup qui aurait dû le cueillir le frôla pour s’écraser sur le nez de celui qui pleurait pour ses cartes. Le type fut envoyé contre la table qui céda sous son poids et plusieurs chopes volèrent sur les tables aux alentours. Des cris fusèrent et, en quelques secondes à peine, des meubles entiers se mirent à voler dans la pièce. Les serveuses, vraisemblablement habituées, se replièrent avec célérité vers le comptoir, tandis que le propriétaire déguerpissait prévenir les autorités.

L’agent esquiva un autre coup qui lui était destiné d’une simple rotation du buste et pesta contre son sort. Même quand il voulait se délasser, les ennuis venaient à lui. L’un des compagnons du premier butor se rua vers sa gorge. Il bloqua ses mains puis, à l’aide d’une prise martiale, l’envoya valdinguer contre le piano. Il s’y écrasa de tout son poids, faisant sauter les cordes et voler un peu partout les touches. Il n’avait pas spécialement visé cet endroit … mais le hasard faisait toujours mal les choses. Enfin, pour lui.
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Re: Le borgne, l'ancien et l'aria d'une triste nuit — Mer 9 Sep 2020 - 20:22
S’il était de nature calme, un calme certes perfide et calculateur semblable à un chat attendant qu’un oiseau vienne se poser sur sa branche, certaines choses pouvaient toutefois faire sortir le chasseur de ses gonds. Parmis elles, un thé mal préparé, les voleurs… et le vandalisme. Particulièrement celui tourné envers les instruments de musique, et d’autant plus s’il était en train de l’utiliser. En résumé, Tokoyami n’avait pas du tout apprécié ce petit incident et comptait bien le faire entendre. Sans doute en partie était-ce dû à la teneur du vin qu’il s’était enquillé à lui tout seul.

“ … “

Se redressant pour tirer le malheureux s’étant écrasé sur le piano ailleurs, le borgne reçut un coup de poing justement depuis son angle mort, la ou sa vue était éteinte. Un coup relativement percutant mais presque insignifiant pour quelqu’un comme lui, qui fut tout juste suffisant pour le faire reculer de deux pas. Essuyant ses lèvres du pouce, le borgne retira le bandage qui lui couvrait l’oeil gauche afin d’éviter de le tâcher du sang de ses adversaires, dévoilant au passage une paupière fendue d’une petite cicatrice limitée à la surface de son oeil. La personne l’ayant éborgné avait manifestement porté son coup en connaissance de cause et avec grande précision.

“ Hmm… bon, je pense que vous cogner un peu ne devrait pas vous rendre plus cons que vous ne l’êtes déjà. “

Dit-il, affichant un sourire carnassier. Le sang allait couler, et le temps que les autorités arrivent… sans doute aurait-il un peu de temps pour s’amuser. Après tout, Tokoyami n’avait pas eu l’occasion de se dégourdir un peu les membres depuis quelques semaines et le manque d’activité se faisait ressentir. Ce fut donc d’une main, l’autre étant occupée à allumer la longue pipe de bois qu’il tenait en bouche, que le chasseur abattit son courroux sur l’homme ayant précédemment tenté de lui refaire le portrait. Un coup donné avec le revers du poing droit au visage, éclatant le nez et quelques dents du malheureux qui tituba pour s’écraser au sol, cognant au passage l’une des rares tables encore debout dans le bar.

A mesure que le pugilat durait, celui-ci semblait redoubler de violence. Certains commencèrent à s’armer, sortir des couteaux, utiliser des bouteilles… le climat devint peu à peu de plus en plus sanglant, si bien que le jeune homme vint à se demander si certains des clients allongés au sol allaient se relever un jour. Mais les choses étaient loin d’être terminées, une chaise valdingua en sa direction pour menacer de lui percuter la tête bien qu’il parvint à l’esquiver au dernier moment. Reculant légèrement, le jeune homme vint percuter du dos un homme d’âge manifestement avancé à l’air patibulaire et visiblement engagé dans cette bagarre depuis un bon moment au vu des éclaboussures de sang recouvrant ses vêtements ça et la.

“ … “

Un léger moment de flottement ou leurs regards se croisèrent, sans qu’aucun n’attaque. Manifestement, s’il n’aimait pas coopérer, cet homme ne serait au moins pas un ennemi…

“ Et bien, déjà plus personne ? “

Dit-il en se retournant vers le peu d’ivrognes restant. De toute manière, les bruits de pas et cris des autorités commençaient à approcher.
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Re: Le borgne, l'ancien et l'aria d'une triste nuit — Mer 9 Sep 2020 - 22:47
Les coups pleuvaient dans tous les sens, mais Creed tentait d’éviter au maximum de blesser ou de frapper. Son style de combat n’était pas de ceux à être révélés dans toutes les rixes, surtout quand on essayait de passer pour ce qu’on était pas. Le rokushiki était un art noble. Noble et dévastateur. Surtout quand on ne le maîtrisait pas entièrement. Ainsi, l’agent se retrouva acculé, glissant sous les coups. Il esquiva plus que son content de frappes et comme tout bon lâche qui se respectait, ou personne qui voulait paraître lâche, il se rapprocha de celui qui cognait le plus apte, à force d’esquives. Bon, il dû rendre quelques coups, bien entendu, mais le sang qui avait tâché sa veste était surtout dû à la brutalité des autres individus. Frapper avec des bouteilles en verre, mais quelle idée … il y avait bien d’autres façons d’incapaciter un homme, comme le frapper dans les …

Son dos rencontra celui d’un individu qui, étrange dans ce contexte, ne chercha pas à l’enfoncer dans une table. Creed risqua un regard arrière, croisa l’œil du … pianiste ? Ah quand même. Vu les tâches et la posture, il n’y avait pas que les touches qu’il savait frapper. Instant de grâce, flottement étrange où la franche brutalité rencontrait une camaraderie d’ivrognes en devenir. L’agent observa le bar, réduit en un tas de décombres et de corps gémissants. Des dents, des yeux au beurre noir. Rien de bien inquiétant, sinon deux trois os brisés.

- Merde. Faut jamais être le dernier debout quand les autorités rappliquent. grommela Creed en s’essuyant les mains sur sa veste déjà tâchée.

Un peu plus tâchée ou un peu moins … Il chercha les serveuses des yeux. Elles avaient disparu, c’était peut-être leur chance. Il indiqua les cuisines d’un geste de la main.

- Doit y avoir une sortie par là. J’pense qu’on ferait mieux de décamper, les autorités ici sont pas très … agréables avec les étrangers. Si tu veux me suivre … heu … pianiste. proposa Creed en plissant les yeux.

Une nouvelle fois, il prit le temps de détailler son interlocuteur, pas le moins du monde perturbé par les râles de douleur qui émergeaient çà et là. Il décida de rester sur se première impression le concernant : s’en faire un ami plutôt qu’un ami.

- Y’a un risque qu’ils nous courent après, mais là, si on reste ici, c’est le mitard assuré pour la nuit. A moins que t’aies des amis haut placés, je donne pas cher de nos peaux. Doit y avoir de quoi se planquer un peu plus loin … murmura-t-il en agitant un peu trop les mains, ce qui trahissait sa forte volonté de ne pas rester dans le coin.

Toujours une idée derrière la tête, cette occasion lui donnerait une parfaite justification pour aller chercher refuge chez des types mieux disposés envers les rixes de taverne qu’envers les autorités. Et, chance absolue, c’était dans ce bourbier de criminels qu’il devait allait chercher sa piste. Un gars à mi-chemin entre la crevure opportuniste et l’idéal glabre de la révolution. Le pianiste avait l’air d’être un type aux épaules solides et au poing ferme. Peut-être qu’il avait déjà des contacts ici, lui ? Un gars comme ça, qui frappait aussi bien, ça devait forcément avoir des liens avec les quartiers un peu troubles non ?

Du moins, il pourrait lui permettre de se repérer un peu dans cette ville où le chaos total organisait les rues. Lui qui avait été habitué à des choses logiques, sensées et ordonnées, Ilusia mettait sa patience à rude épreuve. De là à dire que son sens de l’orientation était défectueux …

Sans attendre beaucoup plus longtemps la réponse, Creed se rua vers la cuisine et traversa la salle en bousculant les commis qui s’étaient réfugiés sous une table. Il s’empara discrètement de quelques fruits puis s’échappa par la porte du garde-manger, qui donnait accès à une petite courette où les livraisons devaient s’effectuer. Une grille en fermait l’accès mais elle était, fort heureusement, ouverte. Certains des employés avaient dû fuir par là. Des bruits précipités de pas le firent cependant stopper net. Merde.

- Ils nous contournent et veulent encercler la taverne, certainement pour pincer tout le monde et louper personne pour la cellule de dégrisement. grogna l’agent, tout en cherchant une solution.

D’un geste du pouce, il indiqua les toits derrière eux. Il allait falloir faire la courte échelle …
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Re: Le borgne, l'ancien et l'aria d'une triste nuit — Jeu 10 Sep 2020 - 0:18
Terminant de fumer sa pipe, le borgne en kimono récupéra son bandage pour le replacer au tour de sa tête, dissimulant ainsi son oeil éborgné. Non pas que l’accessoire était indispensable, mais exposer cette vilaine cicatrice était quelque chose dont il souhaitait se dispenser. Après tout, à chacun ses coquetteries… un chasseur de primes portant kimono et getas ne peut qu’être relativement soucieux de son image.

“ Hum… “

Le vieux disait vrai. A priori, ils risquaient gros et montrer sa carte de chasseur de primes ne serait sans doute pas suffisant pour le tirer de la panade cette fois-ci. Ainsi, récupérant rapidement son katana toujours posé contre ce qu’il restait du piano, le jeune homme le coinça sous sa ceinture nouée avant de s’élancer vers les cuisines en sautant le comptoir au passage.

“ Appelle moi Ōjin. ”

Dit-il, stoïque. Pianiste ? C’était bien la première fois qu’on l’appelait ainsi. Sans doute avait-il un minimum apprécié sa performance.

“ Les seuls amis hauts placés que j’ai le sont parce que la marine aime mettre les pendus bien en hauteur, que tout le monde puisse les voir. “

Dit-il avec cynisme, sortant ainsi de la taverne. S’il l’on pourrait croire qu’il prétendait avoir des amis infréquentables, Ojin jouait simplement sur les mots en parlant des ceux qu’il était payé pour chasser. Qu’importe de toute manière, leur fuite restait plus importante que ses potentielles relations qu’il n’avait pas de toute manière. Le borgne espérait cependant s’en tirer sans trop de mal, ce dénouement était loin d’être prévu à la base. A croire qu’il avait choisi la mauvaise taverne.

“ … “

Comprenant les intentions de son camarade de fortune, l’avide ne pris même pas la peine de joindre les mains et se contenta d’une seule pour le propulser en l’air d’une force assurément anormale. Celui-ci ne pris d’ailleurs même pas la peine d’attendre que son camarade lui tende la main et préféra se saisir d’un couteau de cuisine laissé au sol pour le lancer contre le mur. Celui-ci se planta à travers la pierre et, faisant office de plateforme, Ojin s’en servit pour y pousser de son pied et atteindre les toits à son tour.

“ S’ils ne risquent pas de nous reconnaître, nous restons suspect vu le sang qui nous tâche. Mieux vaudrait s’éclipser ailleurs, nous verrons pour la suite. “

Le chasseur pris alors les devants et s’élança sur le toit suivant, puis celui d’après et ainsi de suite. La distance entre chacun étant d’environ 6 mètres, le saut restait relativement tendu pour un humain normalement constitué mais certainement pas pour lui… ni pour son camarade d’ailleurs. Certaines personnes étaient ainsi, surhumaines.

Leur petite escapade dura quelques dizaines de minutes encore avant qu’ils puissent constater que le brouhaha causé par les autorités et les blessés ne ressemblait désormais plus qu’à un vague bruit de fond. A moins de donner une description détaillée du duo, chose qui n’aurait pas raison de se faire au vu du nombre de personnes ayant participé et de la cohue ayant été engendrée, sans doute pouvaient-ils s’estimer saufs.

“ Hum… j’ai vu des rixes plus sanglantes autorisées par l’état. “

Dit-il en retournant sa pipe pour la tapoter contre son poignet afin d’en décoller le tabac séché.
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Re: Le borgne, l'ancien et l'aria d'une triste nuit — Jeu 10 Sep 2020 - 23:18
L’agent répondit à la présentation par un Creed un peu brutal, pressé par les événements. Il restait encore un peu perdu par la remarque de l’individu, penchant un peu trop du côté hors-la-loi à son goût – et bien assez pour la mission du jour. Il se tourna à tant pour que personne ne puisse voir ses pupilles étinceler face à cette providence. Si son nouvel ami avec des connaissances pendues haut et court, il devrait certainement en avoir certaines bien planquées non ? Pas de quoi chatouiller l’intégrité de Creed. Il s’en tenait aux objectifs, à la mission : faire respecter la loi, c’était l’apanage de la marine. Lui ne venait que dans les zones de clair-obscur, où les lois avaient besoin d’un peu … d’interprétation personnelle.

Quoi qu’il en fût, il était primordial de se tirer de là en vitesse, ce que son nouvel ami fit avec une agilité et un style qui laissa l’agent dubitatif. De par sa formation, il n’aimait pas montrer ses capacités : il préférait de loin être pris pour un vrai briscard et un gars qui valait pas grand-chose. Cela simplifiait son travail dans le quotidien. Mais là, il n’avait pas trop le choix. D’autant plus qu’Ōjin ne l’avait pas laissé là par hasard, en bas. Il avait jugé l’agent capable de faire ça tout seul, et donc il avait déjà plutôt bien présumé de ses forces. Aïe aïe … C’était contraire aux fondements même de la fonction d’agent secret ! Mais bon, il y avait bien des façons de devenir fort dans ce monde …

- Le sang, ouais … ce seraient pas les premières tâches, ni les dernières. Ça a tendance à couler facilement dans le coin. répliqua-t-il tout en avisant quelques prises.

Il soupira et secoua la tête. Pas d’autres solutions, hein ? Il se passa une main dans sa tignasse poissée par le sel marin, puis se ramassa sur lui-même. Il se servit du même couteau que son ami et se hissa sans mal sur le toit. Il y avait comme une dissonance entre son apparence et sa prestance. Quelque chose qui faussait la note, entre cet homme négligé, aux vêtements élimés, et la précision de ses gestes. Tout comme l’œil qu’il avait entraperçu chez Ōjin. Quelque chose de mystique autour de tout cela.

Les deux se filèrent la trace pendant un certain temps, avant d’enfin faire une pause. Pour souffler, contempler les dégâts. Voir s’ils avaient été suivis. Creed n’y comptait pas trop. Le profil de leur castagne ne collait pas trop aux monte-en-l’air. De plus, il avait déjà décidé que les autorités de ce coin étaient obtuses et peu sensées. Alors ils étaient saufs.

- J’ai vu des Etats plus sanglants que cette rixe. ricana l’agent et se posant dos à un mur.

- Mais ouais, la guerre c’est une sale histoire, hein ? T’étais peut-être trop jeune, ceci dit. Enfin bon … désolé de t’avoir entraîné dedans … Bien que t’aies pas l’air d’en avoir trop souffert … mais les étrangers sont plutôt mal vus ici.

C’était peu de le dire. Il n’y était, assurément, pour rien ! Il s’était fait bousculer, agresser et presque tabasser. Bien entendu, il ne s’était pas laissé faire. C’était ça, la poisse. La poisse pour l’autre camp, bien entendu. Sans compter son nouvel allié pianiste. Qui fumait la pipe. Ça ressemblait plus à une drogue de moustachu au luth ça, mais qui était-il pour juger ? Ses vices étaient nombreux. Ses méfaits encore plus. Mais, toujours du bon côté de la balance …

- Ça va être compliqué de trouver un endroit au calme après ça … Tu connaitrais pas un endroit plus calme dans la ville, où personne viendrait nous chercher jusqu’au matin ? dit-il, avant de sortir une pomme de sa poche.

Il mordit à pleines dents dedans et en offrit une à son comparse, qui l’avait bien mérité après toute cette grimpette. Il croqua plusieurs fois, avant que quelque chose n’attire son regard, un peu plus loin sur les toits. Un froufrou léger, un cliquetis métallique régulier. Une masse sombre qui se glissait sur les tuiles et les balcons. L’agent fronça les sourcils. Un petit groupe avançait discrètement en contrebas, Creed et Ōjin invisibles pour eux. La Lune se refléta sur quelques armes effilées pendues à leur côté. Des fioles tintaient discrètement à leur côté. S’il avait pensé à des voleurs, ce n’était plus le cas. Il fit signe à son comparse de s’accroupir et de faire silence d’un doigt.

Que faisaient donc ces assassins sur les toits d’Ilusia ? Cela pouvait-il avoir un lien avec la rigueur et la paranoïa dont faisaient preuve les forces de l’ordre, ou les manœuvres démesurées menées pour une simple rixe de taverne ?
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Re: Le borgne, l'ancien et l'aria d'une triste nuit — Ven 11 Sep 2020 - 1:28
Les capacités surhumaines de son mystérieux partenaire n’avaient pas échappé à l’oeil avisé du chasseur. Et à vrai dire, cela ne l’étonnait pas. Les personnes comme lui, comme eux, avaient beau ne pas courir les rues, étaient tout de même un bon 20% de ce monde. Du moins selon les propres observations du jeune homme. Car contrairement aux fruits du démon, desquels il cherchait une trace de l’existence depuis plusieurs années, les humains aux capacités surhumaines étaient avérés depuis longtemps. Quelle qu’en fut la manière d’atteindre ces capacités.

Ainsi, une fois à l’arrêt et sa pipe vidée, le borgne la plaça dans une des poches intérieures de son kimono avant de poser une main sur la garde de son arme.

“ Hmm… “

Il afficha un léger rictus avant de s’adosser au mur adjacent, faisant face à son interlocuteur. Ojin l’avait analysé et quelque chose de spécial ressortait de cet homme. Une aura faisant penser à un vétéran, quelqu’un ayant vu du pays et vécu beaucoup de choses. Sa simple manière de bouger en disait long, l’homme semblait effectuer chaque mouvement comme s’il l’avait répété cent fois auparavant.

“ La guerre ? Jamais fait. “

Ojin s’était contenté de rixes et combats individuels. A vrai dire, le jeune homme était effectivement trop jeune pour l’avoir connue. S’il était difficile de situer son âge, son physique renvoyait à peu près celui d’un homme en fin de vingtaine.

“ Mais il n’y a pas de mal… j’aime l’imprévu. Le quotidien est si morne, une vraie toile blanche. Même une tache de sang devient alors une nuance appréciable. “

Tokoyami n’avait de toute manière pas à se plaindre de sa vie, qu’importe que les étrangers soient mal vus ou non. Le jeune homme avait charmé plus d’une personne réticente, sachant parfois manier les mots aussi bien que l’épée… particulièrement avec les femmes, il devait bien l’avouer. Ojin n’en était plus à sa première conquête bien que ses précédentes amantes aient toutes tôt ou tard regretté leur liaison… pour différentes raisons hélas.

A sa question, le jeune homme leva l’oeil au ciel, cherchant dans les souvenirs qu’il tenait de l’île. A priori, la solution était simple… pour quelqu’un ne cherchant pas à s’embarrasser du confort. Ojin étant un chasseur, il était accomodé au fait de dormir n’importe ou, n’importe comment n’importe quand. Quand il ne devait pas simplement rester plusieurs heures immobiles dans des endroits improbables.

“ Il y a toujours l’extérieur de la ville. Personne n’ira nous chercher en forêt ou dans les montagnes. Encore moins proche du volcan. “

Dit-il en attrapant la pomme lancée par son camarade, qu’il accepta avec plaisir. Et s’il attendait de lui confirmation, un tintement métallique vint couper court à la conversation, obligeant le duo à s’abaisser pour se faire discret. A priori, de ce qu’il put distinguer, les silhouettes passant en contrebas s’apparentaient à des assassins… ou du moins, des personnes très, trop bien équipées pour tuer.

Dégainant lentement sa lame sans un bruit, le chasseur fit signe à l’homme qu’il était prêt à bondir à tout moment. Quelque chose lui disait que ces gens étaient la pour eux.
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Re: Le borgne, l'ancien et l'aria d'une triste nuit — Ven 11 Sep 2020 - 17:36
Les gens qui parlaient de sang avec autant de désinvolture le mettaient plutôt mal à l’aise. D’habitude, c’était dans une tentative d’intimidation, pour jouer les gros bras. Cela renforça son idée qu’il était tombé sur le bon type de personnage pour infiltrer la pègre ou ce qui pouvait y ressembler. Infiltrer n’était pas le bon mot … glaner, égrainer. Quelque chose du genre. Le genre de pratique qu’un agent du chiffre aimait mettre en place, une implosion programmée. Dormir dans la forêt ne lui allait pas, surtout dans l’optique de s’éloigner de la ville. Alors que penser d’un volcan …

La pomme regagna sa poche, à moitié mangée. L’agent rampa jusqu’au bord de leur promontoire et observa aussi discrètement que possible les intrus. Quelques erreurs trahissaient leur mauvaise expérience en la matière, trop de métal, des chausses craquelées et pas huilées. Il tapota inconsciemment son As dans la manche, ce qui trahissait sa propre expérience en la matière. Il touchait souvent les armes qu’il possédait, à chaque fois qu’il cherchait comment agir. Il n’aimait pas tuer quand cela n’était pas nécessaire. Du moins, quand cela ne pouvait pas lui servir. C’était du gâchis, on pouvait utiliser les gens de bien des façons, et la mort était bien trop irrévocable. Alors que du chantage, de la peur … c’était bien plus intéressant. Et cela le stimulait. Quel bel enfoiré il faisait …

D’un geste, il demanda à Ōjin de rengainer son arme. Il tenta de lui faire comprendre qu’il voulait voir ce qu’ils faisaient d’abord. Et éviter un incident diplomatique. Mettre hors d’état de nuire des malfrats ne le dérangeait pas, mais si son nouvel ami était un type issu des bas-fonds comme il le suspectait, cela pouvait très bien être des types issus du camp de la royauté ou du Gouvernement. Faire de la paperasse pour expliquer qu’il avait entravé une autre mission lui serait détestable. Ils passèrent en-dessous, s’arrêtèrent au bord du toit inférieur et inspectèrent les ruelles. L’un d’eux observa les tuiles où Creed et son comparse avaient atterri quelques minutes plus tôt. Il attrapa celle qui s’était brisée sous l’impact, puis opina du chef en la montrant aux deux autres. Et merde, c’était eux qu’ils traquaient ? Mais pourquoi ?

L’agent laissa échapper un soupir discret, inaudible pour les assassins. Il secoua la tête et montra celui qui semblait diriger le groupe à Ōjin.

- Ils ont l’air de nous chercher. Celui-là doit savoir pourquoi. affirma-t-il, d’un ton trop professionnel pour un simple voyageur qui s’était fait prendre dans une rixe de taverne.

Il désigna de nouveau les deux autres et mima un coup sur la tête, indiqua qu’il prenait celui de gauche. Il fit un décompte de ses mains et , au dernier doigt baissé, il bondit sur sa cible, frappa son oreille gauche pour le faire pencher, puis asséna une puissante gifle sur sa carotide, ce qui l’envoya compter les nuages sur le coup. Il faucha les jambes de leur chef et l’attrapa à la gorge au moment où il tombait pour l’écraser contre les tuiles. Il appuya sur ses côtes dans le même mouvement pour chasser l’air de ses poumons puis enfonça sa main gantée de cuir dans sa bouche pour éviter l’usage d’une quelconque capsule de poison. Un geste un trahissant l’expérience … mais se faire suivre ainsi mettait en exergue tous ses sens de Cipher Pol. On ne suivait pas quelqu’un comme lui pour rien. Il regarda sa proie dans les yeux, envisagea une autre éventualité.

- Tu le connais ? demanda-t-il à Ōjin, sous les yeux écarquillés de l’assassin qui peinait à récupérer son souffle à cause de la main de Creed.

D’un geste, ce dernier le força à ouvrir grand la mâchoire en jouant sur la pression des maxillaires et appuya sur l’insertion temporale de la mandibule. Il enfonça ses doigts dans sa bouche et, lorsqu’il sentit la dent creuse, ne se fit pas prier pour l’arracher. Un assassin prêt à mourir pour emporter son secret dans la tombe. Inquiétant. Il n’y avait aucun doute pour Ōjin, cet individu un peu négligé, qui possédait quelques capacités de combat, était aussi habitué à traiter avec ce type d’individus. On n’apprenait pas à ôter le poison d’une bouche d’un assassin sur les bancs de l’université.
Tokoyami Ojin

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Re: Le borgne, l'ancien et l'aria d'une triste nuit — Ven 11 Sep 2020 - 19:03
Ojin, de son côté, renvoyait l’image d’un homme nettement moins méthodique. Après tout, les chasseurs de primes étaient bien plus amenés à improviser et s’adapter qu’à planifier leurs agissements à l’avance, d’autant plus pour lui qui était avant tout quelqu’un suivant ses propres désirs et devenant ainsi aussi imprévisible qu’irrégulier.

Ainsi, rengainant son arme à la demande du vieux, le borgne se contenta de suivre les individus du regard, attentif. La concentration fit même disparaître son éternel rictus, bien qu’il n’affichait guère l’ombre d’une inquiétude ou même du moindre doute. Lui aussi était suffisamment perspicace pour pouvoir percevoir un certain amateurisme chez les individus, notamment de par leur simple démarche.

Finalement, après de plus amples investigations de leurs “poursuivants”, le duo réalisa qu’ils étaient précisément à leur recherche. En tant que chasseur de primes, cette situation lui était particulièrement inédite puisque le rôle du traqueur lui revenait la plupart du temps. Ou même tout le temps d’ailleurs.

“ Mais c’est nous qui les avons trouvés. “

Dit-il avec cynisme, observant les individus encapuchonnés d’un oeil mesquin. Ojin appréciait tout particulièrement ce genre de challenges et l’homme à ses côtés semblait être paré à toutes situations au vu de ses réactions. Sans doute avait-il vu juste, cet homme avait de la bouteille. Mais quel genre de passé pouvait-il bien traîner derrière lui ?

Ainsi, lorsqu’il fit signe, le borgne s’élança à son tour en contrebas afin de neutraliser l’homme de droite. Contrastant avec le savoir faire du vieux, qui ne ménagea pas le moins du monde sa proie en l’incapacitant sans lui laisser la moindre chance, Ojin se contenta d’un coup sec et net à l’arrière de la tête en profitant de l’élan de sa chute. Sa cible, sonnée, s’écroula sur le coup bien qu’il la retint par le col pour éviter que la collision de son corps avec le sol ne fasse trop de raffut.

“ Jamais vu ces types non. “

Dit-il en retirant également de son côté les capsules de poison placées dans les dents des assassins, signifiant donc leur détermination à défaut d’être imparables.

“ Quelque chose me dit qu’ils ne vont pas parler. “

Attrapant la main du chef, immobilisé par Creed, le jeune homme s’attarda sur la pointe de son index en sortant une petite aiguille de la poche intérieure de son kimono. Les extrémités des doigts étant particulièrement sensibles… sans doute pourrait-il en tirer quelque chose.

“ A moins de les cuisiner un peu, mais l’endroit n’est pas des plus adaptés. “
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Re: Le borgne, l'ancien et l'aria d'une triste nuit — Lun 14 Sep 2020 - 21:54
Les yeux de Creed se plissèrent lorsqu’Ojin fit montre de ses connaissances en la matière de la Question. Un sale type, à n’en pas douter. Exactement le genre de personnage qu’il venait chercher ici, mais tout de même … Le coffrer pourrait se révéler plus pertinent à une certaine échelle. Non, la mission prenait le pas. Voilà tout. La mission, rien que la mission. Toujours la mission. Il chassa ces sombres pensées d’un geste agacé de la main.

- Soit. Si tu connais un endroit … J’aimerai savoir ce qui a poussé de tels individus à nous coller au train. Surtout que s’ils ont pu nous suivre, c’est certainement qu’ils nous cherchaient déjà avant. lâcha-t-il avant de marquer une pause. L’un, ou l’autre.

Il laissa planer le doute quand au fait que son comparse puisse avoir été suivi, sachant qu’il risquait d’arriver aux mêmes conclusions pour Creed. Ce dernier comprima la jugulaire de leur chef quelques secondes, ce qui le fit tourner des yeux. Il le chargea sur son épaule, laissa les deux autres sur les toits. Requérir à de tels moyens ne l’effrayait pas, mais il avait plus utile que des aiguilles pour arriver à ses fins. Seulement, tout secret n’était pas bon à montrer. Son nouvel allié semblait décidé à se salir les mains : pourquoi l’en dissuader ?

Les deux hommes et leur prisonnier se mirent à l’abri dans un recoin à l’ombre, après avoir maquillé leurs traces. Les deux autres ne se réveilleraient pas de si tôt, de toute manière. Creed allongea leur prise sur le sol, non sans avoir laissé un petit espion dans la rue, sous la forme d’une bille de plomb avec un œil minuscule, comme il aurait posé une pièce. La température avait chuté de quelques degrés autour de lui. Son mouchard révèlerait toute intrusion suspecte, avant de redevenir une simple bille à la seule volonté de l’agent.

- T’as l’air de savoir t’y faire, Ojin. Je te laisse exercer tes talents, je vais quand même lui poser la question avant. Mais après, libre à toi... murmura Creed, avant de pincer l’œil de leur prisonnier qui se réveilla en sursaut et se ravisa de crier lorsqu’une lame froide lui chatouilla la glotte.

- Ecoute-moi, mon p’tit père, tu vas nous dire pourquoi tu nous suivais, et qui t’a envoyé. tonna l’agent, droit dans les yeux du pauvre tueur. Sinon, mon ami ici va t’apprendre à coudre avec des aiguille en étroite relation avec tes ongles …

L’assassin écarquilla les yeux, déglutit avec douleur lorsque la lame entailla légèrement sa pomme d’Adam. Un filet de sueur lui piqua l’œil. Il battit frénétiquement des paupières.

- V … vous ? Mais … mais j’vous connais pas … on suivait heu … un … heu … un contrat.

Creed haussa un sourcil. Absolument pas crédible.

- Ojin, fais-toi plaisir … ricana-t-il, avant de laisser le maestro exercer son art.
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Re: Le borgne, l'ancien et l'aria d'une triste nuit — Lun 14 Sep 2020 - 22:43
Ojin étant observateur et habitué de West blue et des îles qui la constituaient, celui-ci répondit par l’affirmative à la demande du vieux, le menant ainsi jusqu’à un appartement abandonné en attente de rénovation. Entrant par une fenêtre dont le bois vieilli fut facile à forcer sans trop de bruit, le trio se faufila à l’intérieur. A priori, pas grand risque bien qu’il ne vit pas les précautions employées par l’agent sous couverture. Ainsi, laissant son partenaire de fortune s’occuper de lui en premier, le borgne sortit de son côté cinq aiguilles relativement fines mais longues d’une vingtaine de centimètres. Sans doute des senbon.

“ C’est toujours comme ça au début. Ils ne veulent pas parler… j’espère que tout ce mystère cache au moins quelque chose d’intéressant pour nous. “

Dit-il alors que leur prisonnier se jouait d’eux, laissant alors la place au borgne pour pouvoir le cuisiner. S’il n’avait pas spécialement de passé tortionnaire, Ojin s’y connaissait seulement de par la nécessité de faire parler les hommes de mains de certaines cibles qu’il avait jadis cherchées.

“ … “

S’asseyant en tailleur à ses côtés, le calme et le temps que prenait le jeune homme contrastait drastiquement avec ce qu’il s’apprêtait à faire. De toute manière, un chasseur de primes sensible ou facilement choquable ne peut être qu’un débutant… ce qui était loin d’être le cas d’Ojin.

“ Bon. Ça ne me plaît pas spécialement de faire ça… mais je t’assure que ça te plaira encore moins. “

Dit-il en se saisissant d’une aiguille pour appuyer contre l’extrémité de l’index du prisonnier, à qui il plaça un chiffon en bouche pour couvrir ses cris.

“ Si tu le craches pour crier, ça fera encore plus mal. Si tu te décides à parler… tapote sur ma main. Simple non ? “

L’homme, nageant dans sa propre sueur et une angoisse terrible, tapota aussitôt sur la main du borgne avant même qu’il ne puisse commencer sa besogne. Le chasseur, qu’à moitié surpris, afficha alors un rictus en retirant le chiffon de sa bouche. Ce genre de scénarios sont les plus courants. Personne ne résiste à la torture. Et la plupart du temps, personne ne veut même tenter de s’y confronter…

“ C’est bon, c’est bon ! On a été envoyés par Lawrence Beefcoille ! C’est juste le patron du bar, il nous a filé une brève description de vous c’est tout ! “

Ojin, enfonçant l’aiguille sur quelques centimètres malgré les cris étouffés du malheureux qui savait très bien à quoi il s’exposerait en hurlant à pleins poumons, fronça les sourcils.

“ Tu veux me faire croire qu’il vous a fait venir et engagés en quelques minutes ? “

“ N… non… c’est juste qu’on bosse pour lui à plein temps ! Il tient une affaire de prostitution et de contrebande en parallèle ! Arrêtez j’vous en supplie ! “

Stoppant sa besogne, Ojin se retourna vers son partenaire, l’air circonspect. Ainsi s’étaient-ils retrouvés dans la liste des indésirables de ce patron pour une simple bagarre. Sans doute avait-ce des répercussions bien plus graves qu’ils ne l’auraient cru de prime abord sur son commerce.
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