I. LE PERSONNAGE.

• NOM : Kanko.
• PRÉNOM : Gavroche, mais il se fait communément appeler Kappa. Lors de ses premiers méfaits, il récolta vite le surnom de Gagoze le démon. Il s'assura que plus aucune personne vivante ne prononce ce sobriquet ridicule.
• GENRE : Un homme, un vrai.
• ÂGE : 27 ans.
• RACE : Difficile à croire lorsque l'on voit ses longs membres désarticulés, sa tête en forme de prisme et ses grimaces inimitables mais, c'est un humain tout ce qu'il y a de plus classique.
• METIER : Tout, tout ce qui touche au crime organisé ou non. Vol, extorsion, négociations musclées. Il fût épéiste voltigeur dans un cirque pendant un temps. Pourtant, sa seul réelle compétence est Bretteur.
• FRUIT DU DEMON : Aucun, il les juge "aussi stupides qu'inutiles" et demandant trop d'efforts de recherche.
• CAMP : Pirate sans foi ni loi.
• AUTRE CAPACITE : Il n'a d'autres talents que ceux de se mettre dans des situations inconfortables, dénicher les bonnes affaires et pratique un style de Kenjutsu accrobatique.
• AVATAR :

II. LES DESCRIPTIONS.

Morale ? C'est bien ça le problème, il n'en a aucune. Eternel sceptique, trainer aux côtés du Kappa vous plombera vos espoirs et votre moral, mais vous rappellera surtout à quel point l'Homme est un loup pour l'Homme. Son humour réside essentiellement dans le fait de se moquer de tout et de tout le monde ou d'ironiser sur son sort, surtout lorsque ce dernier se trouve au coeur de tourmentes. S'il se moque bien de lui, alors vous ne l'avez pas encore vu rire du malheur des autres. Poussant involontairement les autres à bout, ses pics bien sentis appuieront là où cela vous fera le plus mal. Il vous offrira son air le plus provocant avant de s'esclaffer et de continuer son chemin, armé de son légendaire air nonchalant.

La facette la plus étrange de sa personnalité réside dans son total manque d'empathie. Associé à un sens de la justice assez douteux et  partial, il est fortement intéressé et ne rechigne devant aucune tâche s'il l'estime nécessaire. Il fait ce qui lui chante, laissant souvent libre court à ses pulsions guidées par ses émotions, en ne se laissant pas marcher sur les pieds par autrui. Son aversion pour certains comportements et son goût pour le sang entravent complètement ses barrières inhibitrices, finissant systématiquement par tirer son sabre de son fourreau pour commettre un massacre. Lorsque les autorités parlent de lui, elles le décrivent comme instable et sujet à des troubles psychotiques.

Pourtant, sous ses airs de psychopathe tout droit sorti d'Impel Down, le petit garçon de la décharge qu'est resté Gavroche possède un tout autre rapport avec les enfants. S'il n'hésite pas à faire couler le sang des hommes et des femmes aguerris, il se range souvent du côté des orphelins et des pauvres gosses, prenant leur défense envers la maltraitance qu'ils subissent au quotidien. Ce comportement protecteur s'explique en partie lorsque l'on se penche sur son passé, particulièrement son enfance. Un spécialiste du comportement verrait sans doute là une tentative de se racheter pour ses erreurs et ses méfaits. Ces traits de caractère font de lui un être peu ordinaire et complètement en marge des standards sociaux. On adhère totalement ou on le hait de toutes ses forces, il n'y a pas de d'entre-deux.

D'un autre côté, il suit un crédo assez simpliste, mais qui résume parfaitement la vision de la vie qu'il possède. Jouis des petites choses mais ne t'en contente jamais. Les fabuleux repas, les somptueuses parures, les clinquants joyaux ainsi que les sommeils réparateurs font de lui un bon vivant, qui malgré tout n'est jamais comblé. Ces plaisirs éphémères atténuent simplement sa soif, son caractère volcanique et ses monologues cyniques. Ils ont également renforcé sa détermination et sa résolution à obtenir davantage que ce qu'il a. Maintenant qu'il a goutté aux plaisirs de la vie, il les veut tous.

Autrefois une posture de leader incarné, ses déboires ont développé au fil du temps son aversion pour le rôle de chef. Situation assez ironique lorsque l'on comprend qu'il ne supporte pas de se soumettre aux ordres d'un supérieur et que l'évocation même de cette idée le répugne au plus haut point. Pour palier à ce conflit interne, la seule solution qu'il a trouvé fût celle de ne faire équipe qu'avec soi-même. Puisqu'il ne peut ni gérer ses semblables, ni les écouter, il est devenu son propre capitaine. Pour pouvoir évoluer sur les Blues, il s'entoure d'équipiers qu'il considère temporaires, des gens qu'il n'hésitera pas à trahir lorsqu'il n'aura plus besoin d'eux ou que sa situation s'envenimera. Un mal pour un bien dont il se serrait certainement passé, s'il n'avait pas été nécessaire à sa survie.

Gavroche fait parti des personnes qui se considèrent plus séduisants qu'elles ne le sont. Ses proportions inégales, en partie représentées par ses longs bras et ses longues jambes, lui donnent une allure de pantin désarticulé. Cette impression est accentuée lorsque vous le voyez se mouvoir, balançant ses bras de manière nonchalante et penchant tantôt à droite tantôt à gauche. Sa corpulence élancée et musclée ne possède pas une trace de gras, surement le seul bénéfice d'avoir grandi dans la faim et la pauvreté. Ce corps porte les nombreux stigmates de sa vie, de petites cicatrices à de grosses balafres comme une large dans son dos.

Une épaisse touffe de cheveux inégale surplombe son crâne en forme de triangle inversé. Les quelques poils au menton et au dessus de ses lèvres forment l'esquisse d'un potentiel futur bouc. Il affiche la plupart du temps un regard neutre et blasé, mais cette page blanche se transforme rapidement au gré de ses émotions et laisse place à d'horribles grimaces inimitables. Tous les traits de son visage semblent se briser lorsqu'il arbore l'une de ces dernières et il se change en un être plus proche de l'animal que de l'humain. La plus affreuse de ses afféteries se dévoile lorsqu'il affiche son large sourire moqueur, qui évoque celui d'un démon, d'où son surnom passé. Aussi, l'une de ses vilaine cicatrices se situe au dessus de son oeil droit et fend son sourcil en deux.

Même s'il est fasciné par les belles parures tape à l'oeil, vous le verrez le plus souvent vêtu d'un simple haut en lin et d'une fine surchemise rouge sang. Son short terne et déchiré laisse apparaître ses jambes fines poilues qui rappellent les pattes d'une tarentule. En ce qui concerne les bijoux, c'est une toute autre histoire. A son cou est accroché un pendentif en argent orné d'une pierre précieuse, même s'il ne sait pas exactement de quelle pierre il s'agit. Ses oreilles recèlent tout un tas de babioles qui entourent ses lobes ou son cartilage, dont un écarteur à son oreille gauche. Enfin, il porte une bague ou une chevalière à la quasi totalité de ses doigts.

III. L'HISTOIRE.

Il ne faut pas oublier d'où l'on vient dit-on. Gavroche lui, s'en souvient très bien, c'est pourquoi il s'est juré de ne plus jamais y remettre les pieds. Synonyme de pauvreté, de crasse et de désespérance, il s'en est détourné depuis fort longtemps, se jurant de ne plus jamais revenir à sa condition passée. Aujourd'hui, quelques bribes de souvenirs lui reviennent en tête comme la silhouette de sa mère qu'il ne voyait que quelques fois par mois. Ses soeurs, tout du moins celle dont il arrive encore à reconnaître le visage, parcourant les rues à la recherche de déchets comestibles. Comme la plupart des gosses issus de la décharge géante à ciel ouvert, Gavroche était livré à lui même, encore un enfant avec d'autres enfants à charge. Le seul mâle, l'ainé au sein d'une sororité qui avait pour seul devoir celui de se débrouiller, puisque personne n'était derrière lui pour l'assurer. Contrairement aux belles histoires, mettez tout de suite de côté le mythique instinct protecteur du grand frère. Il délaissa rapidement le foyer et ses occupantes pour traîner ses guiboles aux côtés de celles des autres chapardeurs du bidonville. Au départ, ce qui semblait être des bêtises enfantines pour passer le temps se transforma en des actes de malveillance bien plus vils et préjudiciables.

Avec l'âge, le conglomérat d'indésirés rencontra sur sa route les plaisirs coupables de l'adolescence; la richesse et la luxure. Plus Gavroche passait de temps à imposer sa loi avec ses frères d'armes, plus il délaissait ses soeurs. La triste réalité des choses, c'est qu'il ne savait ce qu'elles devenaient et il s'en moquait bien. Jouant des coudes et des épaules, il avait un objectif bien plus important en tête. Son influence grandissait au sein de la meute, et ses intérêts vinrent se heurter à ceux de l'un de ses rivaux. Fascinant de voir comment une innocente amitié d'enfance peut se transformer en affrontement acharné et mortel à mesure que les années s'écoulent. En dépassant davantage les limites que les autres et en se dépassant soi-même, Gavroche prit finalement la tête de ce petit groupe d'adolescents vagabonds. Les rampants de Grey Terminal virent le jour avec à leur tête un gamin qui, des années auparavant arpentaient les rues, détroussaient ses propres concitoyens. A leur échelle, ils exercaient une pression sur une poignée d'habitants pour percevoir une partie de leurs maigres pensions, en échange d'une protection contre les attaques des bandits qui avaient élu domicile dans la forêt avoisinante. Lorsque l'on chasse, il faut toujours garder en tête une chose, nous sommes toujours chasseur pour l'un et proie pour l'autre.

L'arrogance et l'insouciance de la jeunesse font pousser des ailes, l'ignorance et la négligence sont des défauts dont un hors-la-loi ne peut s'encombrer. Ils l'apprirent à leurs dépends peu de temps après leur expansion, en repoussant à chaque fois les limites de leur territoire. S'enfonçant toujours plus profondément dans l'immensité de la forêt et explorant davantage ses méandres, ils découvrirent rapidement la noirceur qu'abrite ce monde. Dans la pénombre des bois se cachait un groupe de bandits bien connu de cette mer, des anciens marins ayant conservé leur allégeance à leur capitaine mutin lorsque ce dernier se retourna contre ses propres supérieurs. Le nouveau roi sans couronne spolia alors quelques biens de la Marine et disparu rapidement de la surface des océans, avant que ses traqueurs ne puissent l'intercepter. C'était au coeur de cette jungle qu'il avait trouvé refuge et bâti son repaire, la Fosse. Lorsqu'ils tombèrent sur les vagabonds menés par Gavroche, il les firent instinctivement prisonniers, craignant que ces derniers ne révèlent leur présence aux autorités locales. Poussé par leur cruauté et leur ennuie, ils poussèrent le chef de leurs captifs à désigner chaque jour une nouvelle personne à exécuter. Le groupe de gamins passa de quelques dizaines à un chiffre se comptant sur les doigts des deux mains. Au terme de leur captivité, ils n'étaient plus que deux à croupir au fond des geôles, Gavroche et celui qui se rapprochait le plus de ce que l'on peut considérer comme meilleur ami. Sûrs de rejoindre leurs défunts camarades, les derniers rampants furent surpris lorsque on leur annonça qu'ils avaient la possibilité de survivre, du moins l'un d'entre eux. Le marché était simple, ils s'affronterait dans un combat à mort, le survivant rejoindrait alors les rangs de leurs bourreaux. Le chef des enfants de Grey Terminal, celui qui avait donné les noms de ses camarades qu'il avait vu grandir au fil des années, enterra alors le peu d'empathie, d'hésitation et de compassion qui lui restait. Les espoirs d'une possible rédemption s'envolaient à mesure que les yeux de son camarde se fermaient pour la dernière fois. Le roi sans couronne tint alors la promesse et enrôla Gavroche, unique survivant des enfants de Grey Terminal, en l'affublant d'une nouvelle identité, Gagoze le démon.

Sous les ailes de son père d'adoption, la démon développa les siennes et se hissa par monts et par vaux dans la hiérarchie des sans loi. Oubliés les bidonvilles de la décharge géante, oubliées les strangulantes lianes de la jungle. Comme tout groupement d'individus, celui-ci choisit de s'étendre et de prendre davantage d'importance à mesure qu'il s'alourdissait. Plus d'hommes entraîne plus de moyens, plus de richesses implique forcément plus d'influence. C'est sous la houle du roi sans couronne que Gagoze enregistra sa première prime. Au départ dérisoire et peu attractive, elle était pour lui le symbole de ce qu'il avait toujours été, assurément son destin inéluctable. Durant ses premières années au sein de sa nouvelle fraternité, il démontra des prédispositions à l'utilisation des sabres, des épées, courtes ou longues. Ses qualités résidants dans sa souplesse, son explosivité ou encore sa façon aléatoire de se déplacer, elles faisaient de lui un jeune homme imprévisible et potentiellement dévastateur, une force brut, un diamant à polir. Entrevoyant un investissement sur la durée, celui qui faisait désormais figure de précepteur envoya son nouveau fils sur l'île de Shimotsuki, accompagné de quelques frères d'armes, pour qu'il s'entraîner au maniement des lames et qu'il développe son propre art. Trois ans, il lui laissa trois longues années pour s'améliorer, se tenir prêt lorsqu'il viendrait le récupérer. Au terme de ce délai, à son retour sur l'île pour retrouver ce qu'il considérait comme sa création, il ne trouva pas la trace de cette dernière, seulement les tombes de ses hommes.

L'erreur du roi avait été de penser que l'on peut enterrer la rancoeur d'un homme et les actes de malveillance envers lui dans un pot de miel surplombé d'une couche de manipulation. Gagoze s'était retourné contre son créateur, celui qui l'avait extirpé du trou à rats dont il provenait, donné un but dans sa perpétuelle lutte contre la mort prématurée. Dans un sens, il se libéra de ses chaînes lorsqu'il n'avait plus besoin de ces dernières et considéra qu'elles ne pourraient plus rien lui apporter qu'il ne saurait prendre lui-même. Fuyant la neutralité bafouée de sa terre d'accueil et le courroux des personnes qu'il avait trahi, la crainte d'un retour de flambeau le poussa à s'éloigner le plus loin possible de cette mer. Seul, sans le moindre sou dans la poche, l'appât du gain l'emporta sur sa raison et il s'engagea dans plusieurs boulots, s'encanaillant toujours plus avec des criminels qui lui ouvraient les innombrables portes qu'il devait franchir pour s'éloigner du passé. Sur cette route périlleuse, un passage obligatoire au sein de ce qui aurait pu devenir son purgatoire, la cité mère du Royaume de Goa.

Traqué par ses anciens maîtres et recherché par la Marine, il ne mit pas longtemps à comprendre que sa survie dépendrait de son aptitude à passer entre les mailles des filets. Quand on prend la fuite, il faut s'assurer d'avoir une bonne couverture. Cette pensée obsédait l'ancien démon qui déclinait désormais son identité sous un nouveau nom. Profitant de l'agitation florissante en ville, il proposa ses services à une troupe de saltimbanques qui se produisait en spectacle à Goa. Ces artistes des rues dressaient des scènes dantesques dans les quartiers pauvres, comptant sur la générosité de certains passants pour vivre de leur passion. Ses talents d'épéiste l'aidèrent à former un tour populaire, de plus en plus de gens faisaient la queue pour venir voir Koppa, l'avaleur de sabres. Au sein du cirque sauvage, il s'initia aux accrobaties réalisées par des danseurs originaires des quatre mers. Si sa nouvelle vie était très différente de sa précédente, il n'en était pas pour autant satisfait. Serrant les dents chaque jour passé aux côtés de gens qui n'avaient pour richesses que leur bienveillance et leur passion, il était la pomme pourrie du panier qui ne demandait qu'à retourner sur son pommier. Gagnant en notoriété, en public et en revenus, le cirque rural décida au terme de deux longues années de continuer leur route vers de nouvelles terres, pensant avoir suffisamment apporté au public de cet océan. L'idée de mettre les voiles ne déplaisait pas à l'épéiste voltigeur qui entrevoyait enfin les premières lueurs de son salut.

Pourtant, si un espoir de rédemption brillait encore, il l'avait définitivement enterré dans les semaines suivantes. Le passé refaisant irrémédiablement surface, ce n'était qu'une question de temps avant qu'un des membres de la troupe ne tombe sur l'un des vieux avis de recherche de Gagoze, pour ensuite faire le rapprochement entre les similitudes physiques. Si Gavroche avait muri physiquement, on pouvait toujours distinguer son affreux sourire sur l'affiche à la prime. Excepté les poils au menton en plus et les boutons d'acné en moins, on distinguait bel et bien l'affreux démon ainsi que la prime qu'on lui avait attribué. Démasqué et confronté, il n'avait plus le choix. Craignant qu'il ne soit dénoncé sans perte de temps, il succomba à ses pulsions meurtrières et assassinat de sang froid chaque membre de la troupe. Déversant toute la rancoeur qui consumait son âme depuis tout ce temps, il laissa ses dernières notes d'humanité mourir en même temps que ses compagnons. Déguiser le massacre lui laissa le temps suffisant pour pouvoir se faire la malle, en prenant soin d'emporter le butin des saltimbanques dans sa fuite. Les maigres richesses dont il avait funestement hérité furent dépensées dans les semaines suivantes. Une nouvelle fois, il devait se remettre en chasse d'une nouvelle source de revenus des plus attractives.

Trois ans se sont passés depuis que le criminel notoire a débarqué à Logue Town. Il met ses talents aux profits de barons locaux du crime organisé qui, en échange de certains boulots ingrats, lui versent de belles sommes d'argent. Traquer les mauvais payeurs ou faire couler le sang dans les rangs des bandes rivales, tout ce qui nécessitent les bons soins d'une lame bien aiguisée est confié au Kappa. Pourtant, Gavroche ne se sent pas soumis à un supérieur, il exécute ses contrats contre son dû et est libre le reste du temps. Ne se risquant pas à se frotter aux marines, il se cache non loin de la ville et n'y retourne que pour exécuter ses contrats. Kappa se tient prêt, il n'a pas oublié la dette qu'il a envers ses anciens esclavagistes et sait qu'un jour, il reverra le visage du roi sans couronne qui reviendra pour le soumettre à nouveau. Ce jour là, il sera prêt.

Chronologie:

IV. DERRIÈRE L'ECRAN.