Une apparition angélique pour elle. Elle se foutait de la crasse, du sang, des cernes, elle ne voyait que la liberté au bout du compte. Il rayonnait. Une lueur étrange semblait l'entourer en permanence, une aura sombre qu'il traînait, aussi sombre que son âme et son coeur et pourtant ; Pourtant, elle ne voyait en lui que la lumière qui aveuglerait ses sens, la chaleur qui chatouillerait sa peau, et le soleil qu'elle pourrait enfin contempler depuis des lustres. Il avait été rapide, précis, efficace. Presque trop pour un moribond comme lui, ou pour un mécréant pareil. Le talent, ça n'attendait ni le nombre d'années, ni qu'on le découvre dans une pochette surprise. Il avait dût bosser pour en arriver là. Terriblement. Sa puissance physique, il ne la devait qu'à lui même, et c'était ce mérite qu'elle respectait, plus qu'autre chose.
elle se releva difficilement, encore abasourdis par tant de grabuges, après des années d'un silence glaçant.
Elle se releva difficilement, mais se précipita à la suite de l'homme, qui s'accroupit proche de la porte.
- Ca sert à rien, Creed, tout ça ne sert à rien... On s'échappe pas de Coral Reef sur un coup de sang bon dieu ! Elle contemplait pour la première fois son visage, de patriarche, de vieux de la vieille. Et elle sembla reprendre espoir. Sur son visage pâlot mais encore sombre par sa carnation, ou bien même à sa taille de guêpe d'avoir été maltraitée, pouvait se lire une détermination nouvelle, quand la porte pivota sur ses gonds dans un grincement sinistre qui évoquait un rire démoniaque.
Elle était du genre à tourner la casaque de ses positions très rapidement, à la manière d'un roseau, qui ploie mais ne brise pas.
Au bout d'un couloir obscure, une lumière aveuglante. Elle se jeta la première à la poursuite de sa liberté. Elle voulait faire montre de ses talents, et ne pas être en reste d'actions d'éclats durant cette évasion, pour le moins osée. Elle s'arrêta à l'angle du couloir aveugle, qui était creusé à même la roche, et dont s'écoulait quelques gouttes éparses, comme si l'eau pouvait les menacer à tout moment. Creed devait d'ailleurs se sentir diminué à chaque fois qu'une de ses gouttes devait le toucher. Mais pour le moment, il n'avait pas encore évoque les soupçons de Mélo, trop concentrée à fuir.
Elle aurait vendue son âme au diable pour sortir d'ici, de toute façon. C'est juste que jusqu'à présent, elle n'avait représenté aucun bien stratégique. On l'avait tout simplement remplacée, puis oubliée.
Des bruits de voix, de couverts et de repas se firent entendre. Elle s'arrêta devant une lourde porte de métal, et regarda son compagnon en faisant les gros yeux. Qu'il se fasse discret, elle allait régler le problème, à sa manière. Elle inspira plusieurs fois très fort, et l'air sembla se condenser autours de ses narines, comme si elle en aspirait beaucoup d'un seul coup.
Ses muscles se gonflèrent comme si elle était une accroc au sport et aux compléments alimentaires.
- C'est partis, mon kiki ! Qu'elle fit en frappant d'un seul coup la porte, la dégondant dans un grand bruit métallique fracassant. Tous en restèrent pantois devant leur assiette, tandis qu'elle pénétrait dans la salle, la fumée se dissipant derrière elle.
Elle fit jouer ses bras et ses jambes. Elle prit une inspiration et se mit en garde dans la position la plus classique du Karaté Aérien. Ses longs cheveux brun collaient à son front, mais elle restait belle, indomptable.
- Messieurs, le repas est annulé, le cuisto est en RTT !
Creed
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Re: Les évadés de North [Part II.] — Ven 11 Sep 2020 - 17:08
Tout avait dégénéré. Adieu la discrétion, adieu l’envolée sauvage. Adieu le travail d’espion.
La porte s’envola et se fracassa contre un mur, ricochant et tournoyant contre une table en bois. Les chaises éclatèrent sous la violence du choc et les gardes ne purent que se protéger de leurs bras lorsque leurs os cédèrent à l’impact. La main tendue vers le métal, Creed resta interdit une seconde. Un instant de grâce suspendit la stupeur et la peur sur le canevas d’un réfectoire, bordant l’entrée du couloir d’où ils venaient. Les autres mâtons reprirent leurs esprits, comprirent qu’ils étaient sous le coup d’une tentative d’évasion. L’agent n’eut pas le temps de réfléchir à la puissance brute de la jeune fille, si à ses pauses étranges. Il grommela quelque chose entre ses dents puis se rua dans la pièce. Il glissa sous une table et crocheta un pied dans le même mouvement, pour faire chuter un des gardiens qui prenait la fuite. Protocole standard, dès le moindre soupçon : prévenir la hiérarchie. Il exécuta un étrange bond pour se retrouver sur les épaules d’un autre adversaire et l’écrasa à terre d’une solide impulsion, qui le propulsa en avant. L’agent exécuta une roulade et, tandis que la température chutait, il colla sa main sur la porte de sortie à l’instant où un homme tentait de s’enfuir.
La serrure battit une paupière inquiète, à peine perceptible. La poignée refusa de se baisser, la porte refusa de s’ouvrir. Creed attrapa sa cible sous l’occiput et l’endormit d’une rencontre subreptice entre son front et le mur. Des bruits de bois brisé et de fer tordu lui indiquèrent qu’il n’était pas le seul à se livrer à d’atroces coups. Il se jeta sur le côté pour éviter une épée courte lancée dans sa direction, puis assomma un autre mâton d’une carafe en métal. Il se rapprocha de Melody, envoyant un autre homme dans les pommes de deux coups contre son thorax, placé avec une précision mortelle.
- Bordel ! Pas la peine de rameuter la prison entière ! grogna-t-il, pendant que trois gardes tentaient d’ouvrir la porte qui refusait de toute sa volonté, solidement ancrée par la serrure qui avait pris vie.
- N’essayez pas d’me faire sortir de mes gonds ! piailla cette dernière, d’un ton trop métallique pour être vrai.
L’agent jura et claqua des doigts. La serrure céda et les trois individus roulèrent en arrière. Il sauta par-dessus une table et en assomma d’eux en atterrissant de tout son poids sur leurs dos. Il crocheta la nuque du dernier et entreprit de l’étouffer d’une clef de bras. La température commença à légèrement remonter. Derrière, il n’entendait plus que quelques gémissements de douleur. Il acheva de mettre hors de combat sa proie, puis la laissa tomber sur le côté, inerte. Il se releva en époussetant sa veste, essoufflé.
- Drôlement en forme … murmura-t-il à l’attention de Melody. J’avais un plan … pour sortir d’ici discrètement. Maintenant, je crois que c’est foutu.
Il pesta en silence puis se passa une main dans les cheveux.
- On peut pas passer sur tous les gardes du coin. Même si tu as l’air de savoir te battre. Si tu pouvais réprimer tes envies de vengeance … on devrait pouvoir se faufiler quelque part. la réprimanda-t-il presque, du ton du parfait sergent instructeur … ou maître d’équipage sur un navire en perdition.
Il observa la salle, à la recherche d’indications pour sortir de la prison. Il avait eu accès aux plans de part sa mission et ses engagements, il ne lui manquait plus qu’un point de repère.
- Tu sais à quel étage on est ?
Paine C. Jax
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Re: Les évadés de North [Part II.] — Sam 12 Sep 2020 - 9:15
Jax sans le masque et la combinaison.:
C’est débile, ça marchera jamais… Jax affiche la mine des mauvais jours, la moue boudeuse, visage renfrogné, comme un enfant contrarié qui n’a pas obtenu ce qu’il veut. Pour l’occasion, il a obtenu quelque chose dont il ne veut pas. On lui a dit de retirer son masque et sa combinaison, vous rendez compte ? Qu’est-il sans sa seconde peau ? Un être nu, une identité perdue, méconnaissable. Il ne se connait pas lui-même et ne veut pas se connaître. Jax n’est pas. Cet homme qu’ils l’ont forcé à devenir, il ne l’aime pas. En plus ils ont des fringues pourries les marines, c’est naze. Il continue de râler tandis que la petite embarcation progresse lentement vers l’entrée de la prison. Casquette de ringard, mouette pourrie. Je suis pas un foutu oiseau moi, je suis une licorne magique. Pfeuh. Ils lui ont dit que c’est inévitable s’il veut réussir cette mission d’infiltration, qu’il doit se faire passer pour le parfait petit gardien débutant. Et ce foulard c’est ridicule, une mouette avec un foulard, je te jure… Il est réduit au silence par le révolutionnaire conduisant la barque, le coupant d’un bruit cinglant sortant de sa bouche.
Qu’on soit né idiot ou qu’on possède le plus grand des intellectuels, le langage universel exprimant la phrase ferme ta gueule abruti, tout le monde était en mesure de la comprendre, même Che. Doudou, moi je te trouve beau comme ça. T’es le plus beau des faux soldats hihi. Lolita lui dépose un doux baiser sur la joue qui a pour effet de mettre du baume au cœur du détenteur du fruit du démon qui semble changer radicalement d’attitude. Tu vas voir mon flocon d’avoine pimenté, je vais nous faire rentrer, retrouver cette bonne vieille mélodie des champs et nous faire sortir fissa ! On sera rentré à l’heure pour le goûter du quatre heures ! Oui oui. Parce que le petit goûter de quatre heures, c’est vachement important dans le quotidien du petit révolutionnaire amoureux. Une telle dépense d’énergie demande un fort apport en énergie, eh. Taisez-vous maintenant, on y est. Cette fois, Franco avait jugé bon de les faire taire par la voix, qu’ils ne foutent pas tout en l’air avec leurs conneries. Plus un bruit ne se fit entendre jusqu’à ce que leur barque heurte le ponton en bois raccroché au chemin principal menant aux portes de Coral Reef.
L’accès à la terre ferme libère notre protagoniste qui sent son cœur se soulager d’un poids énorme, ce n’est jamais rassurant pour un utilisateur de fruit maudit de se retrouver si proche de la flotte. On a tôt fait sur un malentendu de se finir à couler comme un ancre au fond de la mer. ils suivent leur guide qui les conduit à l’entrée comme convenu, mais qui n’a aucune intention d’aller plus en avant. Je vous apporte une recrue, et une prisonnière. Faites gaffe, c’est une utilisatrice de fruit du démon la garce. La blonde le gratifie d’une grimace et termine par lui tirer la langue, lui postillonnant dessus. Comédie ou pas, elle n’aime pas qu’on la dénigre. Bienvenue le bleu, on a été prévenu de ton arrivée. Par contre, ça a été fait à la dernière minute et à l’arrache donc tu nous excuseras, mais on a pas eut le temps de te préparer le tapis rouge. Avec l’autre sentinelle chargé de surveiller les portes, ils échangent un sourire complice, moqueur. C’est tout droit et les gars vont te réceptionner avec la marchandise, ils vont te montrer où on stock les cas dans son genre.
Reçu monsieur ! Que Jax leur claque en essayant de prendre une grosse voix, levant la tête haut vers le ciel, ce qu’il pense être la façon de se mettre au garde à vous chez les mouettes. Pas à l’aise pour un sou sans son masque, il file aussitôt à l’intérieur. Eh le bleu ! Attends un peu là… L’ordre résonne jusqu’au soldat et sa femme, sa complice de toujours, les deux se paralysent de peur, pensant avoir été grillés. Jax se met à suer comme jamais sous ses fringues de marine. Monsieur ? Non mais tu t’es cru où le bleu-bite ? Moi c’est Caporal tocard, on a du mal avec les grades ou quoi ? Ou c'est d'avoir pris trop de coup sur la fiole qui t'as rendu con ? Il commence à se rapprocher tout en continuant de le rabaisser verbalement, le sabreur sentant la bêtise arrivée, décide d’y aller à l’improvisation, son plus grand point fort. Désolé Caporal ! Pas les yeux en face des trous ce matin ! Après tout, c’est seulement une épreuve d’intimidation, un coup de pression sur le nouveau venu qui prendrait trop vite ses aises. Le militaire de rang s’arrête, pose un regard dédaigneux sur sa personne et finit par tourner les talons. Allez fous-moi le camp abruti avant que je te fasse récurer toutes les geôles du premier étage avec une brosse à dent.
Le premier étage, c’est justement là-bas qu’on va déposer la petite dame ! Un nouvel arrivant qui coupe court à la discussion, un autre Caporal ? Il reluque Lolita et se met à siffler, enthousiasmé par ce qu’il voit. La vaaache ! Bien foutue la pouffiasse, tu crois qu’elle jouerait avec ma sucette si je lui demandais ?Désolé mon mignon, je préfère le calibre au-dessus. Clin d’oeil appuyé et petit gloussement moqueur, Jax ne peut réprimer un sourire amusé à défaut de pouvoir éclater de rire. Immédiatement grillé par le supérieur qui le foudroie du regard. Ça te fait rire petit con ? Suis-moi, on la dépose et je vais te faire une petite visite des lieux, on verra si tu feras toujours le malin une fois terminé.Quelqu’un va passer un mauvais quart d’heure en compagnie de monsieur grognon… Tous trois se dirigent donc vers les cellules abritant les détenteurs de fruits démoniaques.
Melody
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Re: Les évadés de North [Part II.] — Sam 12 Sep 2020 - 14:16
Une femme : Être capable de tout faire basculer en un rien de temps, sur un coup de tête, simplement pour le fun ou parce que dediou dis donc, y'en a marre de vous voir faire les mâles alpha. Creed avait sous estimé sa propension au chaos, et à la mise en déroute de tout les plans que l'on pouvait faire, quand on escomptait faire partie de la troupe de Mélo et ses amis. Il goûtait maintenant la capacité d'improvisation de la révolutionnaire. Il semblerait que l'arrière goût de mort et de destruction, ne lui plaisait pas trop. Mais ça, Mélo, ne s'en doutait point. Elle était dans son rôle, elle cassait des bouches. Déboîtait des clavicules. Enfonçait des occiputs. J'aime ce mot. Sans doute parce qu'il y'a le mot pute dedans. Elle était incroyable, virevoltait dans tout les sens, se débarassant de ses ennemis d'un seul coup parfois. Les plus faibles passaient un sale quart d'heure, les plus forts regrettaient leur métier sous payé, ingrat et surtout dangereux à cet heure.
Il y'aurait peut être des morts, ce soir. Ou ce matin. Personne ne le savait vraiment, car Coral Reef avait cette manière de vous prendre, de manière à ce que le temps n'existe plus. La météo. L'heure du jour. Tout ça n'avait plus d'importance quand on entrait dans le royaume de Gustave Von Ritch. Du regard, Mélo chercha à retrouver celui qui lui avait mené la vie dure depuis tant d'années, mais il ne semblait pas manger à la même table que les petites gens.
Peut être était-il dans les petits papier de la direction, ou simplement jouissait-il d'une chance hors du commun, elle n'aurait sû deviner, ni dire. Elle s'en foutait. Elle voulait voir le soleil sur sa peau, et l'air pur de l'extérieur dans ses poumons. Elle n'en pouvait plus du fond du cachot, de sa vie de recluse, de l'air vicié de la prison.
Elle avait besoin de changement.
- J'aime pas les plans de toute façon, ça marche jamais comme on veut, autant y aller au feeling non ? Et puis j'avais besoin de me défouler. Ca fait cinq ans qu'ils me mènent la vie dure, autant leur donner de quoi se souvenir de moi ... Fit-elle avec un sourire espiègle et des yeux pleins de malices.
Elle se retourna vers la porte, qui avait l'air ... Humaine ?!! Mais par quel sorcellerie, se demanda-t-elle, pouvait-elle parler et observer tel un être vivant ? Elle mira son compagnon de plus près. Musclé, sec. Entraîné. Puissant. Il avait tout du pirate qui avait vécut milles vies, et surtout qui ne se laissait jamais faire par les caprices du destin. Il venait de le prouver de toute façon. Un homme à toujours avoir dans sa manche, plein d'atouts et de classe, surtout. Et en plus de cela, il semblait avoir la puissance des fruits du démon de son côté.
Elle passa la question gênante, à savoir : C'est quoi ton petit pouvoir à toi ? Et lui répondit tout de go :
- Mon sens de l'orientation infaillible m'indique que nous sommes sous terre, sous le niveau de la mer. Dit-elle, avec un air de madame je-sais-tout. Du reste, j'ai aucune foutue idée de ou je me trouve, alors pour savoir avec précision l'étage de la prison ou l'on nous a enfermé, bonjour ! Je sais juste qu'on se caille les miches, ici. Elle pensa très fort que de toute façon, ils trouveraient bien un abrutis sur le chemin pour leur indiquer l'étage, et la direction à suivre.
Ici, il n'y avait que du menu fretin, en tout les cas. Propre et net, ils s'en étaient débarrassés sans l'ombre d'un problème. Et cela lui posait un sacré tracas ; Ils étaient passé ou, les gars balaises ?
- Bon, je crois pas que l'alarme ait été donné, grâce à toi ... Elle inclina la tête en une forme de révérence assez simpliste et un brin moqueuse. Tu avais un plan en tête ?
Elle attrapa une miche de pain, et croqua dedans, avant de lui tendre ; Reprendre des forces, ça, c'était un bon plan.
Creed
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Re: Les évadés de North [Part II.] — Lun 14 Sep 2020 - 21:16
Des cris de douleurs répondirent aux questions de Melody, des râles murmurés qui trahissaient à la fois la honte et le vide dans lequel leur esprit s’échappait à présent. Creed se gratta le menton, analysa la situation. Sous le niveau des océans, hein ? Selon ses informations censées être inaccessibles aux prisonniers – et donc tout à fait à sa portée – il s’agissait de l’étage réservé aux détenteurs de fruits. Ou aux vrais fauteurs de troubles. Les vraies terreurs des blues. Ainsi, il avait eu de la chance de ne pas avoir de menottes en granit marin. Il avait laissé l’As en lieu sûr, ne voulant pas prendre le risque qu’il disparaisse dans la prison.
- Non, l’alarme n’a pas été donnée. Le seul niveau soit sous l’eau est malheureusement le pire … Et merde … grommela-t-il, tout en s’éloignant des murs.
Ces derniers devaient être recouverts de granit marin. Une chance qu’il ne s’y soit pas frotté plus tôt. Ils les avaient enfermés avec les protections de rigueur, mais pas celles réservées aux maudits. Il aurait su improviser un plan, sans ses pouvoirs, mais cela aurait été bien plus problématique. Une échappée à l’ancienne.
- Il va falloir qu’on grimpe pour espérer sortir. Je pense pas que notre échappée reste secrète trop longtemps. Il doit certainement y avoir d’autres systèmes de sécurité. Félicitations : tu étais gardée au pire endroit de cette foutue geôle. Et … bon sang, moi aussi. Si ce que tu as fait est … aussi grave que ce que j’ai pu … accomplir, tu dois être plus importante que tu le laisses paraître.
Il contempla Melody comme s’il la voyait depuis la première fois, avec ses muscles qui reprenaient peu à peu un aspect normal pour quelqu’un de sa corpulence. Il attrapa une épée sur l’un des mâtons, puis s’empara d’un mousquet. Il vérifia que le chien de ce dernier soit armé, puis s’assura que la poudre était en place ainsi que la bille de plomb. Il proposa le pistolet à sa comparse puis en assura deux de plus pour lui-même. Deux balles, deux lames. Il déroba des holsters et s’arma en conséquence des épreuves qu’ils allaient affronter.
- Dès que ça se saura, on risque d’affronter du beau monde. Evite de tirer pour tuer, cela ne fera que les énerver. Vise les jambes, entrave-les et empêche-les de nous poursuivre. Des blessés les ralentiront. Des morts les exciteront. expliqua l’agent d’un ton froid, détaché. Calculateur.
Il évitait toujours de faire des morts en général. Cette fois ne ferait pas exception. Une vie était plus utile lorsqu’elle était bien usée. Surtout quand il s’agissait de son propre camp. Mais le dernier niveau … ah, il ne s’attendait pas réellement à cela. Il avait simplement eu un coup de pouce pour terminer aussi bas qu’elle. Rien de plus, rien de moins. Il commençait à se demander à quel point le Gouvernement avait besoin d’infiltrer les cellules révolutionnaires. Ou s’il s’agissait d’un piège à son encontre ? Avaient-ils découvert son intérêt pour … Mathilda ? Peut-être, mais la paranoïa ne lui permettrait pas de s’échapper.
- Le plan est assez simple. J’espérai être moins bas, mais cela fonctionnera. Nous avons besoin d’une diversion, d’explosifs et d’un accès au port. Il faut trouver les quartiers des gardes et les réserves de poudre. Mais pour cela … commença-t-il en attrapant le pain et en le coupant avec les mains avant de le manger, il nous faut passer inaperçu.
L’agent pointa du pouce quelques individus encore entrain de tutoyer les songes.
- Il va nous falloir lancer l’alerte … ricana-t-il, tout en entreprenant de déshabiller l’un d’eux.
Quelques secondes plus tard, il ressemblait au parfait marine, malgré les traces de graisse sur son habit. Sa tenue usuelle disparaissait sous un savant mélange de vêtements blancs et bleus. De quoi le faire passer un pour un gradé, pour peu qu’il s’ache imiter le phrasé. Il vissa une casquette sur sa tête pour cacher sa tignasse. Il n’aurait pas le temps de se raser, mais cela suffirait !
- Allez, à toi Melody … Y’a pas de dispositifs de surveillance ici, certainement pour le confort des gardes, autant utiliser cette erreur à notre escient …
Paine C. Jax
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Re: Les évadés de North [Part II.] — Ven 18 Sep 2020 - 0:47
Jax sans le masque et la combinaison.:
Ils progressent tranquillement, Jax marchant aux côté de sa fausse prisonnière, à qui on a passé des menottes tout ce qu’il y a de plus banales, afin de ne pas lui entraver ses pouvoirs et lui pomper son énergie. Tout l’art de la supercherie repose sur un concept assez simple. Plus c’est gros, plus c’est évident et moins c’est douteux. Ils sont venus, Lolita menotté et Jax visage à découvert, se jeter dans la gueule du loup. Qui imaginerait un seul instant que la révolution échafauderait un plan aussi casse gueule pour venir récupérer une âme qu’ils ont laissé croupir ici des années durant ? Pas le Caporal Henderson en tout cas, plus occupé à comparer la taille de son sexe, à vanter ses faits d’armes, qu’à réfléchir sérieusement à la question d’identité du soldat révolutionnaire. Il est parfaitement rentré dans son rôle, à tel point qu’il en affiche presque une mine sérieuse, concentrée. La droiture et la rigueur militaire, eh. Henderson lui indique que ce n’est plus très loin, qu’ils doivent faire un détour par le poste de filtration. Simplement histoire de récupérer une paire de menottes en granit marin et voir avec le gestionnaire des cellules laquelle est libre pour accueillir la prisonnière.
Attends-moi ici, t’es pas autorisé à entrer toi. Il faut un certain grade pour accéder à cette salle. Puis, il faut quelqu’un pour surveiller l’autre mégère. Il disparaît derrière la porte et Lolita pose sur Jax un regard lourd de sens. C’est le moment parfait pour foutre le camp, qu’elle pense. Pourtant, le taré détenteur du zoan du flocon ne l’entend pas de cette oreille. Il balance sa tête de droite à gauche, incapable de retirer cet air si grave sur son visage marqué par son entraînement balafré. Se tirer maintenant est pas au programme, il a des comptes à régler avec ce sale type. Fais-moi confiance Mamourette, on dégage dès que je lui ai réglé son compte à ce salopard. Il n’arrêtait pas d’insulter et de rabaisser sa femme depuis le début, hors de question qu’il s’en tire aussi simplement. Sa déesse des îles secoue vigoureusement la tête, emballée par cette idée. Peut-être même qu’elle en profitera pour lui écraser les noix de sa godasse.
Allez suivez-moi, y’a une geôle qui s’est libérée avant-hier. Le type a clamsé en s'étouffant avec sa langue, le con, on a rien vu venir. La dame devrait s’y sentir bien là-bas. Paine et Loli échangent un regard, cet enfoiré de Henderson a trouvé le moyen de se faire accompagner par un autre marine. Deux cibles à éliminer donc, voilà qui change un poil la donne. Il va s’agir de bien choisir son moment et de pas chier dans la colle quand les claques vont volées. La sueur qui dégouline de sa peau témoigne du stress que la situation procure chez notre protagoniste désaxé, autant il est carrément timbré voir con, autant il comprend que la moindre erreur va se payer durement. Plus que cela, c’est la vie de sa moitié d’amour en miel et en cannelle qui est en jeu, entre ses mains moites. S’il se loupe, ils sont bons tous les deux pour finir la corde autour du cou. Et s’ils finissent pendus, Agnès ne verra jamais le royaume Enchanté que papa et maman lui auront préparé. S’ils meurent, Agnès ne verra pas le jour tout court. Impensable.
C’est celle-là, vous pouvez la mettre dans cette cellule. Je vous ouvre. Le gardien s’avance devant la serrure pour y insérer la clé qui coince un peu, quelques secondes de flottement durant lesquelles il se débat avec la serrure pour faire tourner la clé à l’intérieur. Jax le sait, c’est maintenant.
C’est son moment.
Ce moment où le héros gère du poney et envoie du bois pour se sortir d’une situation délicate.
Celle dont on parlera encore des années plus tard.
Pour Agnès.
Sans plus attendre, il se jette sur le gardien ouvrant la porte, d’un bond il lui claque son genou contre l’arrière du crâne. Sa tronche s’éclate contre les barreaux et il tombe au sol comme un pantin désarticulé. Henderson, surpris par le revirement de situation, à un instant d’inactivité, avant de se ressaisir. Malheureusement pour lui, la teigneuse Lolita lui a sauté au bras, lui mordant à pleine dents la chair. Il hurle et repousse l’assaillante d’un coup de coude dans la tempe, perdant de vue son principal adversaire. Lorsqu'il reporte son attention sur Jax, ce dernier lui écrase son poing dans l’entrejambe. Ooopsy. Mains sur la bouche, les yeux écarquillés, compatissant à la douleur, il prend le temps de plaindre le malheureux, avant de lui envoyer son pied dans la gueule, faisant voler une dent au passage. De la part de la plus merveilleuse des femmes, de la plus belle des révolutionnaires et aussi la plus bonne de mes copines, ma douce et délicieuse Loli !
Bien envoyé globinours d’amour ! La blonde à couettes se relève tant bien que mal, les mains toujours indisponibles, s’approche du corps endormi du Caporal et lui latte les roustons à son tour. Je suis pas une pouffiasse à frange ! Puis elle revient vers Jax pour lui déposer un doux baiser sur les lèvres, des cœurs dans les yeux. Merci de m’avoir sauvé mon preux chevalier licorne ! Il acquiesce, accompagné d’un sourire et s’empresse de lui retirer les menottes pour qu’elle soit totalement libre. Suite à quoi, ils jetèrent un œil à droite à gauche si personne n’avait vu ce qu’il venait de se passer. Les quelques détenus placés au plus proche s’agitaient, conscients qu’il venait de se passer quelque chose, mais aucun garde à l’horizon. Ni l’un ni l’autre ne firent attention à l’escargo-vidéo qui avait filmé toute la scène et qui forcément, n’avait pas échappé à l’attention des gardes en salle de surveillance. Presque une vingtaine de secondes après la neutralisation de leurs opposant, l’alarme fut donnée. Lolita laissa s’échapper un petit cri de panique et Jax leva les bras au ciel d’un geste triomphant.
AH ! Je savais bien que ce plan allait pas marcher ! MERCI ! CHEH Dragounette ! Doudou on se baaaaaaaarre !!!
Ils détalent main dans la main en direction opposée d’où ils sont venu. La suite du plan est assez simple, trouver Melody et sortir de cette prison. Pour ce faire, Jax est venu préparer. Jax est venu avec un plan infaillible. Un plan qui les fera sortir d’ici sans même combattre.
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