Au cours d’une longue carrière de chasseur de primes, Ojin avait maintes fois entendu parler des fruits du démon. Contes et légendes, témoignages, fantasmes, un immense voile de mystère les entourait. Certains doutaient de leur existence, d’autres affirmaient avoir croisé des humains dotés de pouvoirs extraordinaires. Aux yeux de Tokoyami, leur existence ne laissait pas l’ombre d’un doute. Tout le monde avait entendu parler de Sengoku ou de Trafalgar Law, leurs pouvoirs et leur force n’étaient plus un mythe depuis bien longtemps.

Ainsi, lorsqu’il entendit parler de cette rumeur concernant un fruit du démon possédé par un riche magnat du nom de Groundfeller, Ojin n’eut pas hésité une seconde. La fortune sourit aux audacieux et étant toujours à la recherche de nouveaux défis pouvant illuminer cette triste vie, le borgne s’était immédiatement mis à sa recherche. Chose qui ne fut pas compliquée pour un chasseur de primes spécialiste de la traque et du pistage. En effet, le Jackdaw ayant été représenté plusieurs fois en peintures ou sculptures, reconnaître le navire serait une mince affaire.

Concernant l’itinéraire, Ojin pu déduire de sa présence à West blue au travers de divers témoignages expliquant son passage récent au royaume des fleurs. Au vu de la taille de celui-ci et de la présence d’une exploitation appartenant au magnat sur l’île de las camp, Tokoyami déduisit ensuite de son passage et amarrage sûrement très prochainement sur l’île.

Sans perdre de temps, le borgne s’était donc enquis d’un simple bateau à mât unique afin de mêler rapidité et discrétion. Au vu de la taille du Jackdaw, sans doute n’avait-il pas pu aller bien loin. Il ne lui fallut en effet pas plus de six heures pour rejoindre la position de ses désirs, commençant à apercevoir la véritable forteresse mobile flotter au loin en direction de las camp. Le plus pratique serait sans aucun doute de s’y introduire et voler l’objet de ses désirs alors qu’il était encore en mer.

“ … “

Le sourire qu’affichait Ojin, mêlant impatience et satisfaction mesquine, s’étirait de tout son long. S’il ne s’agissait que d’une rumeur, la simple idée de pouvoir potentiellement trouver ou en apprendre plus à propos d’un fruit du démon le réjouissait au plus au point. A force de mystifier ces créations, le jeune homme avait nourri tout un tas de théories plus ou moins développées.

Ainsi, une fois proche du navire duquel il avait pu s’approcher en s’approchant de la poupe, le jeune homme y attacha son petit bateau à l’aide d’un cordage. Ne restait plus qu’à grimper en usant de diverses accroches, et de trouver un point d’entrée.

Spoiler:

Il n’avançait pas vite le Jackdaw, véritable engin de guerre taillé comme une forteresse flottante. Il ne vous défierait pas à une course de navires, mais n’hésiterait pas un seul instant en revanche à vous prendre dans une bataille navale dont il sortirait vainqueur au vue de l’armada de canons dont il disposait. Une quarantaine d’engins de mort prêt à cracher le feu des enfers sur l’ennemi, fort de tireurs canonniers habiles à leur poste. Il filait sereinement sur les flots, direction Las Camp. Lorsque le Tokoyami parvint à le rattraper, la nuit venait de tomber, personne à la vigie n’était parvenu à le déceler et il eut tout le loisir de s’accrocher au mastodonte de bois et d’acier. Commence alors l'ascension pour parvenir à atteindre une porte d’entrée, la moindre brèche assez grande pour qu’il puisse s’y faufiler ferait l’affaire. Grimper ne pose pas de réelle difficulté, les prise ne manquent pas sur un bâtiment de cette taille.

Une vingtaine de mètres de haut, une trentaine de large et tout un monde vivant à l’intérieur. Plus qu’une forteresse, c’est une immense maison abritant un équipage d’une cinquantaine de personnes. S’il ne va pas être compliqué de pénétrer à l’intérieur, ce sera une fois introduit en douce dans le Jackdaw que le véritable challenge va commencer.
En son sein, c’est une véritable fourmilière. Chacun a un rôle et des instructions bien précises, le Second d’équipage et le quartier-maître s’assurent que la machine reste bien huilée. Ici, les tires au flanc passe par-dessus bord, direction les requins. Mieux vaut éviter de s’attirer l’attention sur le lard si on ne veut pas subir le même sort. Un quartier-maître qui répond aux ordres d’un seul homme, le seul en droit de le faire, le Capitaine. Et le maître à bord est un personnage aussi fortuné qu’il est arrogant. Le pognon rend con, c’est une nouveauté pour personne.

Damian Groundfeller - 3000 dorikis.

Du fric, il en possède à revendre. Le commerce de l’huile de palme est très lucratif, les berrys coulent à flots et les hommes sont contents, aussi leur loyauté n’est pas à remettre en cause. Damian Groundfeller le sait, il a acquis plus de richesses que les trois-quart de la vermine de ce monde. Pourtant, ce n’est pas sa fortune colossal qui le rend si enthousiaste ce soir, oh non. Récemment il a mis la main sur un trésor bien plus précieux, d’une valeur qu’il tente encore d’estimer. Assis sur un trône taillé dans l’obsidienne qu’il a fait construire sur une île de Grand Line, il feuillette avec avidité un épais bouquin recensant les différentes sortes de fruits démoniaques.
Sur la table provenant du bois le plus solide et le plus convoité des quatre mers bleues, un coffre au capot ouvert, laissant apparaître un drôle de fruit. Sa couleur, sa forme et les symboles qu’il possède dénotent des fruits ordinaires que l’on trouve ci et là dans le monde. Il est spécial, ce fruit que l’on dit démoniaque. Il confère des pouvoirs à celui qui le mange, mais le maudit également à vie. Un passage à la flotte et vous coulez comme une enclume, détenteur de fruit maudit.

Ce n’est qu’une question de temps avant qu’il identifie le fruit sur lequel il a mis la main, et chaque page tournée lui offre le frisson de l’excitation. Cette page sera-t-elle la bonne ? Un suspens intenable qui le plonge dans un état de transe dont il ne se rend même pas compte… Ses yeux brillent d’un éclat qui reflète avec les pierres précieuses incrustées sur les contours de la table, et de à peu près tout le mobilier qu’il possède dans sa vaste cabine, aussi large qu’une chambre royale.

Il ne se doute pas un seul instant qu’en ce moment même, un sale petit rat infiltre son navire, à la recherche du tant convoité trésor.
Il n’imagine pas une seconde qu’un Chasseur de Primes dont il ne connaît ni le nom, ni la tronche, va tenter de le déposséder de son bien le plus précieux.

Enfin pour cela, il faut encore que le Jackdaw et sa multitude de dangers n’en viennent pas à bout avant.

Citation :

Résumé : Je te laisse gérer ton infiltration comme tu le sens, n'hésite pas à faire avancer l'histoire, je rebondirai dessus à chacune de mes réponses. Tu t'en doutes, je te laisse exprès à l'aveugle pour le moment pour éviter que tu ne trouves l'accès directement à la cabine du Capitaine. Comme précisé dans mon texte, c'est un équipage d'une cinquantaine de membres. On parle d'un équipage qui est allé sur la première moitié de GL et qui est revenu, donc je table au moins une quarantaine d'entre eux entre 500 et 1500 dorikis. Les dix autres, c'est une surprise sur laquelle tu tomberas ou non suivant ta progression et le hasard des choses. Si tu as des questions, hésite pas à me MP sur Jax. Bon jeu !

S’il pouvait être doté d’une moralité douteuse, Ojin avait tout de même quelques principes. Le premier: ne jamais tuer quelqu’un n’ayant pas de prime sur la tête, si ce n’est les hommes de mains (qui arrivent parfois à passer entre les mailles du filet). Ainsi, pas de victimes à prévoir sur le Jackdaw ni dégradation du navire. D’une part car il estimait que tuer un “innocent” le ferait basculer du côté de la piraterie. D’une autre, parce que le jeune homme avait en tête depuis plusieurs années d’avoir son propre équipage… et que celui-ci forçait le respect, tout comme son navire. Ainsi, conscient du travail derrière, Tokoyami comptait bien se contenter de dérober ce fruit sans faire trop de dégâts.

Si la nuit était tombée, l’obligeant d’ailleurs à mettre plus de temps à trouver des points d’accroche au risque de tomber dans l’océan, l’activité à l’intérieur du navire semblait battre son plein. Bruit de travaux, odeurs de nourriture en provenance des cuisines, discussions endiablées, l’ambiance battait son plein et tout le monde semblait être à son poste. A vrai dire, au vu de sa taille, l’engin devait sûrement accueillir son équipage à temps plein, le ravitaillement de vivres étant la seule chose les obligeant à mettre pied à terre de temps en temps.

Et alors qu’il cherchait une entrée dans la coque du navire, Ojin pouvait dores et déjà oublier de passer par le pont puisqu’il serait immédiatement repéré au vu des nombreux bruits de pas provenant du dessus, le jeune homme vit une sorte de trappe s’ouvrir au dessus de lui et de la lumière s’en échapper. Par réflexe, celui-ci se colla à la paroi de la coque pour effacer au maximum sa silhouette… et esquiva par la même occasion tout un tas de déchets alimentaires jetés par ladite trappe.

“ J’me demande si on devrait pas plutôt avoir des poubelles. “

Dit une voix masculine émanant de l’ouverture.

“ Bah, le patron dit que ça nourrit les poissons. T’façon, c’est pas nous qui allons bouffer tout ça. “

La seconde voix s’étouffa à mesure qu’elle prononçait sa phrase, signe que les deux individus s’éloignaient de la trappe… ce qui lui permis de grimper un peu plus pour y jeter un oeil. Circulaire et suffisamment large pour laisser passer ses épaules, l’endroit semblait être un trou spécialement conçu pour jeter les divers déchets à la mer. L’autre côté, totalement sombre, ne laissa pas grandes chances au borgne d’y voir quelque chose mais déduisit que personne ne devait s’y trouver de par l’absence de bruit. Ainsi, le chasseur souleva la trappe pour s’y engouffrer non sans mal, le passage étant tout juste assez large pour laisser passer sa musculature saillante.

Une fois de l’autre côté, il ne fallut pas plus de quelques secondes au jeune homme pour prendre conscience de son environnement. La pièce, après que son oeil s’habitua à l’obcurité, s’avéra être une sorte de cagibi où étaient entreposés réserves et autres outils de cuisine. Et au vu de la porte de cuisine caractéristique, celle-ci ayant un système de ressorts et étant relativement plus épaisse qu’une porte banale, les cuisines devaient sans doute se situer de l’autre côté…

“ Allez, on s’active ! Le repas est pour 20H30 et il est déjà 10 ! “

S’éleva une voix venant de l’autre côté. Un repas ? Sans doute une bonne occasion pour lui de dérober le fruit sans surveillance… en partant du principe que Groundfeller ne le gardait pas continuellement avec lui. Car s’il ne savait evidemment pas ou chercher dans cette immense forteresse, Ojin était bel et bien certain de trouver le fruit au même endroit que le capitaine. Qui laisserait un tel trésor loin de lui ? Espérons qu’il ne l’ait pas mangé d’ailleurs. Tokoyami comptait sur la peur des malédictions et le potentiel prix que pourrait en retirer le magnat de l’huile de palme pour le dissuader d’y goûter. Avoir fait tout cela pour rien le plongerait sans doute dans une colère noire, s’il était bel et bien avéré que l’homme soit en possession d’un fruit bien sûr.

Ainsi, le jeune homme se mit à chercher. Trifouillant un peu partout dans les étagères du cagibi, celui-ci tomba finalement sur une tenue de cuisinier. Mettant la sienne de côté avec regret, le chasseur l’enfila alors en retirant même le bandeau couvrant son oeil aveugle. La présence d’un borgne à bord allant sûrement attirer l’attention, l’avide fit en sorte de dissimuler son oeil derrière les mèches de ses cheveux, jouant sur le fait que la cicatrice l’ayant entaillé restait relativement petite et discrète. Une fois fin prêt, le chasseur sortit du cagibi d’un pas pressé afin de crédibiliser son statut de cuisinier au taquet, tombant alors sur les grandes cuisines du navire ou tout le monde s'affolait sans lui prêter la moindre attention. Chacun connaissant sa place, nul besoin d’autrui pour avancer. Le jeune homme savait de toute manière parfaitement que cet endroit ne lui serait d’aucune aide et se dirigea donc rapidement vers la première sortie, passant par un large corridor pour finir par s’introduire dans les vestiaires. Une fois de plus, celui-ci se changea pour adopter la tenue d’un des cuisiniers sûrement encore au travail, et sortit à nouveau dans le couloir. Ne restait plus qu’à trouver le capitaine, sa cabine, ou quelconque endroit recelant potentiellement le fruit. Regardant particulièrement les murs, Tokoyami chercha un plan détaillé du navire. A priori, au sein de cette forteresse, même un membre de l’équipage devrait pouvoir se diriger sans se perdre. Membres qui d’ailleurs ne prêtaient pour le moment pas attention à lui, n’ayant sûrement pas le luxe de retenir le visage de chaque personne présente à bord du navire.

Citation :

Je vais essayer de jouer cette quête en full infiltration (eventuellement avec de l'affrontement concernant le capitaine ou les dix autres) mais te gêne pas pour faire les choses à ta sauce en tout cas.

Damian Groundfeller - 3000 dorikis.

Citation :

Résumé : Plusieurs voies possibles, à toi de choisir celle que tu veux. Selon celle que tu prends, un obstacle différent ou aucun, si la chance est avec toi. Tu es libre de continuer ton post après avoir pris ta décision, je m'adapterai à ce que tu as déjà fais. Naturellement, si tu restes où tu es et que tu tombes sur les deux zigues qui approchent, c'est la bagarre.

Une bagarre ? Très peu pour lui. Non pas qu’il fut des plus pacifistes, mais à circonstances exceptionnelles pratiques exceptionnelles. Ojin se devait d’éviter de faire des vagues au maximum au risque de sonner l’alerte et de minimiser ses chances de mettre la main sur ce potentiel fruit. Ainsi, s’éloignant rapidement de la, le borgne rejoignit plutôt les bruits métalliques réguliers. S’il ne pris que très peu de temps pour choisir, ce son avait attiré son attention et le chasseur penchait sur une salle d’entraînement. Non pas que ce fut le meilleur endroit pour récolter des informations de prime abord, mais Ojin comptait bien jouer sur la camaraderie censée régner dans ce genre d’endroits pour soustraire quelques informations.

“ … “

Ainsi, poussant la porte, le jeune homme tomba effectivement sur un dojo. Dojo ou se trouvaient déjà deux personnes se tenant mutuellement en respect, échangeant diverses parades et jouant de leurs lames. Du fait qu’ils se servaient de véritables lames, chaque combattant était affublé d’une armure de cuir légère afin de ne pas gêner leurs mouvements tout en leur offrant une protection optimale.

“ Ah ? Un nouveau camarade ? “

Dit l’un d’eux, un blond, essuyant son front en sueur. Le second, baissant les armes, se tourna vers le borgne d’un air jovial. Manifestement étaient-ils un peu plus recommandables que les autres hurluberlus qu’il avait failli croiser plus tôt.

“ Je ne crois pas t’avoir déjà vu. Tu as été recruté récemment ? “

Demanda le second, un jeune homme de grande taille au visage barré par une longue cicatrice. Ojin, jouant la carte du camarade jovial, s’approcha alors en souriant. S’il ne perdait pour ainsi dire que rarement son éternel sourire, celui-ci avait au moins le mérite de s’avérer plus avenant que cet étrange rictus vicieux que son visage avait l’habitude d’afficher.

“ J’ai été engagé y’a peu oui. C’est ici que vous vous entraînez ? Permettez que je me joigne à vous ? “

“ Pas de soucis mec. J’te laisse la place avec Duncan, je commence à me fatiguer. “

Dit le blond en lui tendant son sabre, laissant Ojin se placer face au scarifié, serein. Les premiers coups fusèrent, laissant à son adversaire l’occasion de réaliser le talent du jeune homme au sabre et surtout la différence de force. Chacun de ses coups semblait frapper un mur en s’opposant au sabre du borgne, et chacune de ses ripostes lui faisait l’effet d’une charge de bélier.

“ Wow… t’es… doué ! “

S’exclama t-il, peinant à tenir le coup. Chose qu’il n’arrivait à faire que grâce à la clémence d’Ojin.

“ J’ai pas mal bourlingué. Tu penses que le capitaine pourrait me prendre comme garde du corps ? “

Le blond, qui observait la scène, s’exprima les bras croisés en analysant ses gestes d’un oeil attentif.

“ A voir. Faudrait soit attendre d’être remarqué, soit demander si t’as vraiment les couilles… “

Souriant, Ojin fit une parade de plus et envoya son adversaire au tapis, pointant sa lame sur la gorge du malheureux. Echec et mat.

“ Je vais aller le voir. Une idée d’ou il se trouve en ce moment ? “

Dit-il en aidant le bougre à se redresser.

“ Dans sa cabine. J’serais toi je l’emmerderai pas en ce moment, mais si tu y tiens vraiment… elle est à - “

Sa parole fut coupée par l’ouverture soudaine de la porte.

Résumé a écrit:

J'ai coupé au moment opportun histoire que tu puisses peut-être me mettre des bâtons dans les roues, que ce soit pas trop facile ?

L’inaction c’est ennuyant, l’inaction ça la fait profondément chier, elle qui aime tant le frisson de l’action. Elle qui aime tant le danger et une bonne dose d’adrénaline, les traversées en mer où il ne se passe rien, ce n’est clairement pas ce qu’elle préfère. Alors elle souffle, Dénériss. Elle souffle et exprime son mécontentement et son ennui par de petits bruits de bouche qui se répercutent dans le couloir.
Elle est allée manger dans les premières, n’ayant que ça à faire. Puis, désireuse de se changer un peu les idées, s’est mise en direction de la salle d’entraînement. Ici viennent régulièrement les membres de l’équipage qui veulent se dérouiller un peu durant les jours plus calmes.

Habituée des lieux, elle y est connue. Aussi, lorsqu’elle franchit le seuil de la porte et que les regards se tournent vers elle, les yeux s’illuminent et les lèvres s’étirent en de grands sourires. Il faut dire qu’il y a de quoi. Elle est belle, sa silhouette élancée, sa chevelure pâle et soyeuse, ses traits du visages fin et gracieux, les bijoux qu’elle arbore témoigne d’une certaine richesse. Quand on bosse pour monsieur Groundfeller et qu’on fait ses preuves, c’est ce qui nous attend.

Dénériss Fierombrage - 2300 dorikis.

Tiens, je ne te connais pas toi. Son regard ennuyé c’est immédiatement posé sur l’intrus, le dévisageant longuement. Elle n’accorde pas d’attention aux autres, comme intrigué par le borgne. L’équipage est grand, mais elle connaît ses hommes. Du moins sait-elle repérer les êtres singuliers, lui est dans cette case. C’est un nouveau, on vient de le rencontrer ! Le balafré se tourne vers Ojin. Comment t’as dis que tu t’appelais déjà ?

Tu manies la lame à ce que je vois. Lourd de sens, cette phrase est prononcée avec un certain intérêt. Elle est déjà en tenue de combat, sa tenue de combat. Les armoiries d’une armée royale à laquelle elle appartenait autrefois, avant de faire la connaissance de Groundfeller. Il est balèze en plus ! Tarok a pas fait un plis ! Ah-ah-ah-ah ! Le blond décoche une tape appuyée, mais amicale, à son ami qu’il vient  de chambrer. Ah.
Peu expressive, voir carrément impassible, elle n’a pas lâché des yeux l’unique œil de l’intéressé. Elle s’avance calmement jusqu’au centre de la pièce, commençant à échauffer ses muscles. Alors tu feras peut-être l’affaire pour ce soir, en place. Une invitation en duel qui sonne plus comme un impératif. C’est elle qui donne les ordres ici. Lui manquer de respect serait vraiment une belle connerie…

Citation :

Si tu acceptes le défi, tu peux entamer le duel. Si tu refuses, tu peux considérer qu'elle te saute dessus quand même °°

Le jeune homme sait reconnaître un adversaire digne de ce nom lorsqu’il en voit un. Les personnes dotées de capacités surhumaines ont cette aura, ce petit quelque chose en plus reconnaissable… du moins, pour une personne du même acabit. Ce qui est donc le cas d’Ojin, qui garda son katana en mains alors qu’on lui demandait son nom. Donner le véritable serait une erreur de débutant bien sûr, aussi improvise t-il rapidement histoire qu’on ne puisse pas le retracer à l’avenir.

“ Shinsuke. “

Comprenant au ton de sa voix et à l’air qu’affiche la belle qu’elle compte tester ses capacités, Tokoyami se tient prêt au centre de la pièce, sabre en avant. Sans doute est-elle un peu trop confiante vis à vis de ses capacités au vu de sa dernière phrase… a moins que ce soit l’inverse ? Quoi qu’il en soit, concentré bien qu’affichant toujours ce léger sourire provocateur, le jeune homme attendit le premier assaut de son adversaire.

“ C’est quand vous voulez… “

Dit-il, suave, alors que les yeux de la femme semblent s’illuminer d’un instinct prédateur. A peine a-t-il le temps de se préparer qu’une estocade part en sa direction, assénée avec beaucoup d’adresse et encore plus de vivacité, une véritable percée transperçant même le vent pour viser directement sa poitrine. Sans doute tente t-elle de tester son niveau… mais ne serait-ce pas un peu trop exagéré ?

“ … “

Hélas, Ojin n’est pas né de la dernière pluie. D’un geste tout aussi rapide, le borgne pare le coup du plat de sa lame malgré la maigre surface qu’elle offre, témoignant donc d’une grande précision et adresse. Et le jeune homme n’attend pas d’enchaînement pour contre attaquer, tournant alors sa lame pour dévier le coup à côté et profiter de ce moment de déstabilisation pour lui asséner un coup latéral en direction du visage. Si un tel coup pourrait sûrement la tuer, le chasseur veille justement à contrôler sa force pour éviter tout malencontreux accident… chose dont n’a manifestement pas besoin la jeune femme, puisqu’elle parvient à esquiver en écrasant sa silhouette, fléchissant les genoux pour effectuer une rotation et se retrouver dans le dos du borgne.

Astucieux…

Un autre coup part… qu’Ojin dévie à l’aide de son fourreau. Depuis qu’il tient une épée, le chasseur de primes s’est toujours servi du fourreau comme d’un support ce qui ne manque pas de déstabiliser ses adversaires n’ayant pas l’habitude d’un tel style de combat.

La suite du combat se passe de descriptions. Les deux adversaires échangent coups et parades sous les regards ébahits des spectateurs, chaque croisement de lame provoquant un tintement cinglant et chaque coup manquant de blesser sévèrement les deux protagonistes. Mais alors que le duel dure, la différence de niveau se fait de plus en plus ressentir… et la supériorité d’Ojin apparaît de plus en plus distinctement.