Merde. Il n'y avait pas d'autres mots pour décrire mieux que cela la situation dans laquelle je me trouvais. J'étais juste entré dans ce bar parce que j'avais entendu une musique en sortir, et là, alors que je venais de choper mon premier verre de rhum et que je venais de le mettre aux lèvres, la porte explosa tandis que pleins de personnes sabres en main pour la plupart, fusils braqués sur les soiffards de ce bar. Moi je voulais juste rencontrer du monde sur cette île célèbre.

Pourquoi célèbre ? Tout simplement parce qu'elle fut la proie à une attaque de pirate de très grosse envergure qui la ravagea entièrement, ne laissant que des plaies béantes aux habitants qui durent tout reconstruire. On dit de cette île que même le Gouvernement Mondial n'a pas vraiment d'influence sur le gouvernement, et surtout, personne ici n'est le bienvenu. Alors, comment avais-je pu me retrouver dans la ville et plus précisément dans ce bar mal famé ? Comme tous les marchands, j'avais pu entrer par des tunnels cachés dans la montagne, moyennant finances. Du moment qu'on paye, il y a toujours quelqu'un qui est prêt à violer la loi. Ça, je l'ai bien compris maintenant. Les marchands qui m'avaient conduit ici aussi. Et surtout, ils n'avaient posé aucune question. Tout ça pour dire que je me trouvais maintenant les mains en l'air dans une taverne, entouré des miliciens de la ville qui pointaient leurs armes sur les adultes forcément. Il me semblait que personne ne faisait réellement attention à moi, mais c'était aussi un peu logique non ?

C'est pour cela que je me dirigeais vers celle qui avait l'air d'être la plus innocente dans ce regroupement de brutes. La jeune fille que j'observais avait des cheveux verts et donnait l'impression d'être un peu perdue dans cette interpellation, ou c'était comme si elle n'avait pas l'air ravie de ce qu'il se passait. Un pas après l'autre, tout doucement, toujours en gardant les mains en l'air, je me rapprochait d'elle. Dans la pièce les choses avançaient, les pirates se faisaient arrêter les uns après les autres, sans opposer trop de résistance étonnamment. Il n'y avait peut-être pas un seul vrai pirate courageux dans ce bar, ce qui me décevait vraiment beaucoup. Arrivé à son niveau, je la regardais d'un air triste, avec mes grands yeux humidifiés pour l'occasion.

"-Merci de m'avoir sauvé madame ! Les méchants pirates m'ont capturé et ramené ici de force. S'il vous plaît, sauvez moi !"

Ma stratégie était simple, je me faisais passer pour la victime pour pouvoir me balader dans la ville sans problème. Avec un peu de chance, la milice me laisserait libre de me balader et d'aller boire des verres dans toutes les tavernes de la ville à la rencontre des pirates. Encore fallait il que la milice me laisse tranquille !