Aux yeux du monde, rien n’incarne mieux la puissance destructrice d’un buster Call que les ruines d’Ohara. Cette île qui avait jadis outrepassé les limites de la recherche aux yeux du Gouvernement Mondial fut bombardée sans aucune hésitation par les marines, si bien qu’il ne resta plus grand chose d’elle. Si la ville fut entièrement rasée, l’île réussit quand même à tenir et à ne pas couler sous les boulets de canons qui l’assaillirent de toutes parts. En une seule journée, Ohara était devenu le symbole funeste de la force militaire du Gouvernement, faisant par la même occasion du Buster Call, une terreur pour tous les royaumes qui oseraient se rebeller ou défier le Gouvernement d’une quelconque façon que ce soit...

N’ayant plus aucun survivant (hormis une seule personne qui deviendra assez connue plus tard avec l’épopée grandissante des célèbres Mugiwara), l’île fut abandonnée. Plus personne ne passa dans les parages pendant des décennies. Si les ruines de Florance à North Blue semblaient effrayer par superstition, celles d’Ohara faisait grincer des dents, rappelant à quel point il ne fallait pas chercher le Gouvernement Mondial. De peur d’être surpris vers les côtes d’Ohara par un navire de marine en patrouille sur les mers, les navigateurs s’accordèrent à ne pas longer l’île, ni même s’approcher d’elle à moins de 10 kilomètres, préférant les longs détours. Même les pirates préféraient passer leur chemin : qu’avaient-ils à piller sur une terre désolée ? Absolument rien.

Stupide ? Certes. Mais compréhensible. Un rien pouvait mener à de graves conséquences…

Ce n’est qu’après 1525, lorsque toutes les cartes furent redistribuées qu’une certaine personne revint sur ces terres désolées. Après l’avoir parcouru, elle découvrit comme par hasard un mécanisme sous les vieilles décombres qui menaient à un souterrain. Là, elle trouva alors une bibliothèque, moins grande que celle qui avait été construite à la surface, mais tout aussi impressionnante. D’ailleurs, un millier de livres de toutes sortes empilés pêle-mêle dans des caisses traînaient à l’entrée de la bibliothèque ; ce qui prouvait que peu de temps avant le buster call ou à ses tous débuts, les habitants avaient pris le soin de sauver les ouvrages les plus importants mais aussi et surtout les plus embarrassants pour leurs génocidaires.

Sans doute avaient-ils eu l’espoir de revenir tout récupérer après cette purge…

Surprise par cette découverte inattendue et inespérée, la personne qui fit la trouvaille et qui appartenait au mouvement révolutionnaire fit un compte rendu à sa faction qui décida d’investir les lieux pendant que la marine était encore affaiblie et cherchait à renforcer ses troupes un peu partout. A l’instar des ruines de Florance, la révolution se fit très discrète et vint sur l’île à plusieurs reprises pour restaurer la bibliothèque souterraine, mais aussi pour creuser d’autres galeries dans le sol d’Ohara. L’entreprise fut longue puisqu’il fallait agir avec précaution, mais bien des années plus tard, la révolution réussit dans le plus grand des secrets à construire une ville souterraine, underground et ainsi à faire renaître l’île d’une autre manière.

Si North Blue se chargeait de l’armement, West Blue symbolisait à présent la connaissance.